Le Hamas n'acceptera pas un cessez-le-feu à long terme
avec Israël sous médiation égyptienne qui ne comprendrait pas la levée du blocus
israélien de Gaza, a déclaré vendredi Khaled Méchaal, chef du bureau politique
en exil du mouvement islamiste.
Dans un discours prononcé lors d'un
meeting à Damas, Khaled Méchaal a indiqué que le Hamas n'avait reçu que de
"vagues" propositions de l'Egypte, sans un engagement ferme de la part de l'Etat
juif à lever le blocus.
"Nous n'accepterons pas de trêve s'il n'y a pas en échange
la levée du siège, l'ouverture des passages frontaliers et une accélération de
la reconstruction de Gaza", a-t-il dit.
Des émissaires du Hamas sont attendus samedi au Caire pour
donner leur réponse définitive à la proposition de cessez-le-feu de 18 mois avec
Israël.
Le blocus imposé par Israël depuis que le Hamas a pris le
contrôle de la bande de Gaza par les armes en 2007 avait été invoqué comme la
principale raison de la non reconduction de la trêve de six mois par le
Mouvement de la résistance islamique fin 2008.
Israël a ensuite justifié son offensive de 22 jours par la
nécessité de faire cesser les tirs de roquettes contre son
territoire.
Si Khaled Méchaal n'a pas évoqué directement ces attaques,
renouvelées de façon sporadique au cours des derniers jours et auxquelles
l'armée israélienne réplique par des raids aériens, il a souligné que le Hamas
poursuivrait sa lutte armée.
"La guerre de Gaza a renforcé la confiance populaire dans
la résistance comme moyen de libération. Rien d'autre que la résistance ne nous
rendra notre terre et notre Jérusalem", a-t-il dit.
Le chef du Djihad islamique, Ramadan Shallah, a pour sa
part estimé lors de ce même meeting que les Palestiniens se considéraient
victorieux du conflit à Gaza parce qu'Israël n'avait pas réussi à neutraliser
l'arsenal des mouvements armés.
"Nous avons empêché notre ennemi d'atteindre son
objectif", a-t-il lancé. "Cela a été une victoire pour la volonté de vivre, un
triomphe pour la liberté."
Fin samedi de la mission de la frégate française
"Germinal" au large de Gaza
La mission de la frégate française
"Germinal", qui a procédé pendant deux semaines à des actions de surveillance
dans les eaux internationales au large de la Bande de Gaza, prendra fin samedi,
a annoncé vendredi l'Elysée.
Ce bâtiment agissait "en appui aux
actions menées par l'Egypte et Israël contre la contrebande d'armes à
destination de Gaza", précise la présidence française dans un communiqué. La fin
de son déploiement a été décidée "en plein accord" avec ces deux pays,
ajoute-t-on de même source.
La France entend néanmoins poursuivre ses efforts pour
"proposer des actions durables et collectives dans la lutte contre la
contrebande des armes vers Gaza par voie maritime et terrestre", comme en
atteste sa participation à l'atelier d'experts organisé par le Danemark les 4 et
5 février à Copenhague.
Près de trois semaines après la fin de l'offensive
israélienne, l'Elysée rappelle "la nécessité de consolider le cessez-le feu, ce
qui passe par l'action humanitaire, l'arrêt total des trafics d'armes vers Gaza,
la réouverture permanente des points de passage de Gaza, la reconstruction et la
réconciliation interpalestinienne".
Gaza: le Hamas va rendre des aides humanitaires à
l'Unrwa
Le Hamas a affirmé vendredi que la
confiscation de plusieurs tonnes d'aide humanitaire de l'ONU à Gaza était une
"erreur" et qu'elles seraient restituées.
"Le ministre des Affaires sociales a
donné l'ordre de régler le problème et s'il s'avère que les aides appartiennent
bien à l'agence, elles seront restituées", a affirmé à l'AFP un porte-parole du
Hamas, Fawzi Barhoum.
"Les aides ont été chargées par erreur au point de passage
car il n'y avait aucun représentant du gouvernement. Les chauffeurs ne savaient
pas qu'elles étaient les aides de l'Unrwa et qu'elles étaient celles du
gouvernement" du Hamas, a-t-il ajouté.
L'Agence des Nations unies pour l'aide aux réfugiés
palestiniens (Unrwa) avait annoncé vendredi la suspension de ses importations
d'aide humanitaire dans la bande de Gaza après le "vol" par le Hamas de 200
tonnes de farine et de riz.
"L'Unrwa a suspendu toutes ses importations d'aides dans
la bande de Gaza à la suite de la confiscation de centaines de tonnes d'aides
alimentaires", avait affirmé l'agence de l'ONU dans un communiqué.
Les Nations unies suspendent le transport d'aide
humanitaire vers la Bande de Gaza
L'agence des Nations unies pour les
réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé vendredi qu'elle suspendait ses
livraisons d'aide humanitaire vers la Bande de Gaza, en raison de l'attitude du
Hamas, au pouvoir dans le territoire palestinien.
L'agence a expliqué avoir pris sa
décision suite à la saisie par des activistes du Hamas d'un navire d'aide
humanitaire jeudi. En début de semaine, la police du Hamas avait pris possession
de milliers de couvertures et de rations de nourriture destinées aux
habitants.
L'UNRWA a déclaré que la suspension de l'aide serait
effective jusqu'à ce que le Hamas s'engage de manière crédible à ce que ces
agissements cessent.
Environ 80% de la population de la Bande de Gaza, qui
compte 1,4 millions d'habitants, fait appel à l'aide de l'UNRWA pour se procurer
de la nourriture et d'autres biens.
Législatives en Israël: l'opposition parait en
bonne place pour gagner
A quatre jours des législatives en
Israël, l'opposition de droite reste assurée d'emporter la majorité au
Parlement, selon les sondages, bien que l'écart se réduise entre le Likoud de
Benjamin Netanyahu et le Kadima centriste de Tzipi Livni.
La remontée du Kadima, qui est
pratiquement ex aequo avec le Likoud dans les intentions de vote pour mardi, a
redonné espoir aux partisans du parti au pouvoir et alimente les spéculations
sur une future coalition.
Les sondages prévoient tous une percée du parti d'extrême
droite Israël Beiteinou, appelé à devenir la troisième formation du pays et clef
de voûte de tout futur gouvernement.
Cette formation dirigée par un ancien du Likoud, Avigdor
Liberman, a mené une campagne vigoureusement anti-arabe, appelant notamment à
frapper encore plus durement à Gaza.
Elle a ciblé particulièrement la minorité arabe d'Israël
(20% de la population) l'accusant de représenter un" danger de l'intérieur" et
menaçant de lui retirer ses droits de citoyens si elle ne faisait pas preuve de
sa "loyauté" à l'Etat juif.
Toutes les grandes formations politiques se sont
dissociées de ces positions, qualifiées par la gauche de "racistes" et
"fascistes", mais aucune, y compris les travaillistes, n'a exclu de siéger aux
côtés de ce parti charnière.
Israël Beiteinou est particulièrement populaire auprès de
son électorat traditionnel de plus d'un million d'immigrants d'ex-URSS, de la
jeunesse et des couches populaires.
Il devrait bénéficier d'un report de voix du Likoud et
même de partis religieux, sensibles à sa rhétorique ultra-nationaliste.
Néanmoins, ces transferts de voix s'opèrent au sein de la droite et ne changent
pas les rapports de force entre les blocs.
A l'approche du scrutin du 10 février, le Likoud dirigé
par l'ancien Premier ministre Netanyahu est crédité dans les sondages de 25 à 27
sièges sur les 120 de la Knesset, plus du double de ses 12 députés au Parlement
sortant.
Le Kadima de centre droit, dirigé par la ministre des
Affaires étrangères Tzipi Livni, recule à 22 ou 23 sièges contre 29
actuellement.
Israël Beiteinou effectuerait une percée, avec 18 à 19
sièges contre 11.
Il devancerait le parti travailliste du ministre de la
Défense Ehud Barak, qui est crédité de 14 à 17 sièges, le plus bas score de son
histoire, contre 19 dans le Parlement sortant.
Grâce au soutien de l'extrême-droite et des partis
religieux, Benjamin Netanyahu garde toutes les chances de redevenir Premier
ministre.
M. Netanyahu a toutefois manifesté sa préférence pour un
gouvernement d'union nationale sous sa direction et comprenant les travaillistes
et le Kadima, ce qui lui permettrait de ne pas être otage de
l'extrême-droite.
Le risque est d'autant plus grand que le contexte
international a changé, avec une nouvelle administration américaine présidée par
Barack Obama, moins prête que la précédente à un soutien inconditionnel à Israël
.
"La gauche et le centre n'ont plus aucun espoir de
l'emporter", estime une analyste du quotidien Maariv, qui juge "absurde" les
spéculations sur un ralliement de l'extrême droite à un gouvernement
Livni.
Selon le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot, un vote
pour Israël Beiteinou traduit "une peur panique" au sein de la population face à
la dégradation de la sécurité et un risque d'isolement dans le
monde.
Pour le journal, le vote pour Lieberman vise à "élire un
épouvantail pour faire peur aux Arabes".
Israël s'agace de nouveaux tirs de
roquettes
Israël a estimé que le Hamas "joue
avec le feu" après deux tirs de roquettes en territoire israélien, qui n'ont
fait ni victimes ni dégâts.
"Il semble que le Hamas sabote
intentionnellement toute chance que le calme prévale dans le Sud. Il joue avec
le feu", a déclaré Mark Regev, porte-parole du Premier ministre Ehud
Olmert.
Une trêve fragile est en place depuis le 18 janvier, date
à laquelle Israël a mis fin à trois semaines d'offensive dans la bande de Gaza
d'où partent les roquettes tirées sur Israël.
L'Egypte s'efforce d'obtenir un cessez-le-feu durable
d'Israël et du Hamas, qui refusent tout dialogue direct.
Mais les diplomates soulignent que les efforts du Caire
sont compliqués par les désaccords entre les deux parties sur la nature même et
l'étendue d'un accord de trêve.
Un responsable palestinien proche des discussions a
déclaré que le Hamas était notamment totalement opposé à une demande israélienne
d'avoir le contrôle total sur toutes les marchandises pénétrant dans la bande de
Gaza.
Le mouvement islamiste palestinien réclame de son côté
l'ouverture totale des points de passage qui permettent d'accéder au
territoire.
La bande de Gaza est soumise à un blocus plus ou moins
permanent depuis que le groupe islamiste en a pris le contrôle en juin
2007.
Israël veut surveiller les points de passage pour empêcher
le Hamas de se réarmer. L'Egypte, a ajouté le responsable palestinien, aimerait
un accord avant les élections législatives de mardi en Israël.
Le Likoud, la droite emmenée par Benjamin Netanyahu, est
donnée favorite du scrutin, qui pourrait voir aussi la percée des
ultranationalistes du parti Yisrael Beitenu dirigé par Avigdor
Lieberman.
Le Hamas a promis de donner une réponse samedi à l'Egypte
concernant les propositions pour une trêve durable.
Des discussions entre des responsables du renseignement
égyptien et une délégation du Hamas se sont achevées mercredi sans que soit
trouvé un accord.
Plainte déposée par une organisation
islamique turque de défense des droits de l'homme contre les dirigeants
israéliens
Le procureur général d'Ankara a
annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête par la justice turque pour déterminer
si l'offensive militaire israélienne sur le Hamas à Gaza peut être considérée
comme porteuse de "génocide, torture et de crimes contre
l'humanité".
Le bureau du procureur général a
précisé que cette enquête après la plainte déposée par une organisation
islamique de défense des droits de l'homme contre les dirigeants israéliens dont
le président, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères de
l'Etat hébreu.
Cette organisation demande par ailleurs l'arrestation
immédiate de ces responsables israéliens s'ils venaient à se trouver en
Turquie.
La loi turque oblige le ministère public à ouvrir une
enquête dès qu'une plainte officielle est déposée. La loi autorise également la
tenue de procès pour des prévenus accusés de génocide et autres crimes contre
l'humanité contre l'humanité commis dans d'autres pays que la
Turquie.
Une délégation parlementaire française en visite
en Israël et dans les territoires palestiniens
Une délégation parlementaire
française, conduite par le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer,
est attendue en Israël et dans les territoires palestiniens entre samedi et
lundi, a annoncé vendredi la service de presse de l'Assemblée.
A l'occasion de ce déplacement, les
députés français se rendront dans la Bande de Gaza pour une "visite sur le
terrain", près de trois semaines après la fin de l'offensive israélienne dans
l'enclave palestinienne.
Ils doivent notamment rencontrer le président israélien
Shimon Pérès et le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Salam Fayyad,
précise le communiqué de l'Assemblée.
USA et France insistent sur l'ouverture de points
de passage à Gaza
La France et les Etats-Unis sont
d'accord pour faire pression sur l'Autorité palestinienne et Israël afin
d'obtenir l'ouverture de points de passage pour l'aide humanitaire à Gaza, a
indiqué jeudi le ministre des Affaires étrangères français Bernard
Kouchner.
"Nous sommes vraiment très inquiets à
propos de la situation de la population à Gaza," a déclaré M. Kouchner lors
d'une conférence de presse à Washington avec son homologue américaine Hillary
Clinton.
"Nous sommes tombés d'accord avec Madame la secrétaire
d'Etat pour faire pression sur les deux parties afin qu'ils ouvrent des points
de passages," destinés à acheminer l'aide humanitaire, a-t-il ajouté. "La
population de Gaza a besoin de ce qu'on appelle l'aide humanitaire", a souligné
M. Kouchner qui s'exprimait en anglais.
Gaza: le Hamas affirme qu'Israël a renoncé à
demander la libération de Shalit
Israël a renoncé à demander la
libération du soldat capturé Gilad Shalit contre la levée du blocus imposé à la
bande de Gaza, a déclaré jeudi soir un responsable du Hamas à la télévision
égyptienne.
Aymane Taha a indiqué qu'Israël ne
liait plus l'ouverture permanente des points de passage de la bande de Gaza,
exigée par le Hamas, au sort du soldat Shalit, capturé en juin 2006 à la lisière
de la bande de Gaza.
Israël avait à plusieurs reprises affirmé qu'il lèverait
le blocus, imposé depuis que le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en
juin 2007, dès que le Hamas aurait libéré le soldat Shalit.
M. Taha, qui se trouvait au Caire avec d'autres
représentants du mouvement pour discuter d'un accord de trêve avec Israël
négocié par l'Egypte, a indiqué qu'Israël avait renoncé à plusieurs conditions
pour un accord de trêve qui consoliderait le cessez-le-feu en vigueur depuis le
18 janvier ayant mis fin à une guerre dévastatrice qui a duré 22
jours.
L'offensive israélienne a fait plus de 1.330 morts
palestiniens, selon des sources palestiniennes, et dévasté la bande de Gaza,
territoire contrôlé par le Hamas.
"Israël proposait de lier le sort de Shalit à la question
(de l'ouverture) des passages, à présent il ne le propose plus", a dit M. Taha,
porte-parole du Hamas dans la bande de Gaza.
Selon lui, Israël n'exige plus que le Hamas signe un
accord écrit mettant fin à la contrebande vers la bande de Gaza.
M. Taha, qui est reparti à Gaza jeudi après deux jours de
discussions avec les médiateurs égyptiens, a affirmé que le Hamas "n'avait aucun
problème" à propos d'une trêve de 18 mois proposée par l'Egypte.
Mais un autre membre de la délégation, Salah al-Bardawil,
a exprimé des réserves quant aux restrictions israéliennes sur les marchandises
que l'Etat hébreu autoriserait par ses points de passage vers l'enclave
palestinienne, pauvre et surpeuplée.
Il a déclaré à la télévision égyptienne qu'Israël
proposait d'autoriser l'entrée de "70 à 80%" de marchandises dans la bande de
Gaza, interdisant celle de produits pouvant servir à la fabrication
d'armes.
Un émissaire israélien est arrivé jeudi au Caire pour
poursuivre les discussions sur un accord de trêve avec les
Egyptiens.
La délégation du Hamas doit revenir au Caire en fin de
semaine.
Gaza: un Palestinien abattu par l'armée israélienne
L'armée israélienne a abattu jeudi soir un Palestinien
qui lançait une grenade à proximité de la frontière avec la Bande de Gaza, selon
la radio de Tsahal.
Des soldats israéliens ont ensuite mené une brève
incursion dans la Bande de Gaza afin de fouiller la zone, a ajouté la radio
militaire.
Aucune autre information n'était disponible dans l'immédiat.
( Vendredi, 06 février 2009 - Avec les agences de presse )