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Alexandrie (3)
La ville est dessinée par Dinocrate de Rhodes selon des plans hippodamiens
mardi 13 juillet 2010, par
Alexandrie est dessinée par Dinocrate de Rhodes
(1) selon des plans hippodamiens (en damier).
Ses monuments les plus importants sont le gymnase, le discatérion
(tribunal), le Sôma (2) (ou Séma, tombeau d’Alexandre). Le
palais couvre un quart de la ville : de construction légère, il forme
Néapolis (Musée, Bibliothèque, théâtre). Le port est séparé en deux par une
jetée (Heptastade) qui réunit la ville à l’île de Pharos
(3) où se dresse le Phare, construit par Sostrate de Cnide
(4). L’eau du Nil est distribuée par un réseau serré de
canalisations branchées sur un canal.
La colonne de Dioclétien (5) (colonne de
Pompée)
Après sa défaite par Jules César dans la guerre civile, Pompée s'est sauvé
en Égypte où il a été assassiné en -48 ; les voyageurs médiévaux ont cru
plus tard qu'il devait être enterré ici. En réalité, il s’agit d’une colonne en
granit rouge d’Assouan de vingt-cinq mètres de haut, d’une circonférence de neuf
mètres, construite en l'honneur de l'empereur Dioclétien à la fin du IVe siècle. Diocletius a capturé Alexandrie après
l’avoir assiégée.
Les Arabes l'ont appelé 'Amoud el-Sawari', colonne des colonnes. Cette
colonne est le monument antique le plus grand à Alexandrie, à l'origine dans le
temple du Sarapis (6) qui était par le passé une structure
magnifique rivalisant le Sôma et le Caesareum.
Tout près, il y a des galeries souterraines où des taureaux sacrés Apis ont
été enterrés, et trois sphinx.
Les
catacombes de Kom-el-Chouqafa
Les catacombes de Kom-el-Chouqafa constituent le plus grand site funéraire
romain d'Égypte connu à ce jour. Leur découverte date du
28 septembre 1900 et en fait l’un des plus importants sites
archéologiques d’Alexandrie. Ce complexe funéraire, construit à la fin du Ier siècle fut utilisé jusqu’au début du IVe siècle.
Ces tombeaux furent creusés dans la roche pour une riche famille pratiquant
toujours la religion antique. Ils représentent la dernière construction
principale existante de l’ancienne religion égyptienne. Bien que les motifs
funéraires soient égyptien antique pur, les architectes et les artistes ont été
inspirés des modèles gréco-romain. Un escalier d'enroulement descend plusieurs
niveaux profondément dans le sol, avec de petites chapelles s'ouvrant sur lui,
meublées avec des bancs pour les visiteurs apportant des offrandes.
Au centre de la façade, le disque solaire familier surmonte une frise de
serpents ; à gauche et à droite deux serpents portent les couronnes de la
Basse-Égypte et de la Haute-Égypte. Ce ne sont pas comme les cobras de Saqqarah
(7) ou de Thèbes (8) : ils semblent
être conçus comme une bande dessinée moderne. Dans la chambre du tombeau, le
décor comprend Horus (9), Thot (10), Anubis
(11), le prêtre dans sa peau de panthère, et le roi faisant une
offrande aux défunts sous forme d'Osiris (12). Ces figures sont
rendues dans le modèle gréco-romain. Aux scènes traditionnelles s’ajoutent les
groupes supplémentaires de raisins, de têtes de méduse, et d'une variété de
décors grecs et romains.
Le fort
Qaitbay
L'île de Pharos séparait deux ports énormes. Situé à l’entrée nord du port
de l’Est, le fort a été construit dans les années 1480 par le sultan Al-Achraf
Sayf al-Din Qa’it Bay (13), sur l’emplacement du phare
d'Alexandrie. Une des sept merveilles du monde
(14) antique, le phare avait 135 mètres de haut avec
approximativement trois cents salles. Par le centre était une double montée en
spirale. La lanterne au-dessus du phare reste un mystère. Certains indiquent
qu'il contenait un miroir en acier poli qui réfléchissait la lumière le jour, et
le feu la nuit. D'autres indiquent qu'elle a été faite de verre transparent. Le
phare a été détruit par un tremblement de terre autour de 1302/1303. À son
emplacement, une mosquée a été construite, qui a été endommagée par un
tremblement de terre au XIVe siècle. Construit dans un style médiéval, le fort a
été entièrement restauré en 2001/2002 ; il abrite le musée de la Marine qui
contient des objets des batailles navales romaines et de Napoléon.
L'entrée se fait par un passage en granit rouge d'Assouan. Près de la
mosquée, il y a un réservoir qui a été utilisé pour stocker l'eau en cas de
siège. Adjacent au fort, l’Institut hydro-biologique contient une grande variété
de poissons rares. Plus à l’est du quartier d’Anfouchi, il y a une petite
nécropole de cinq tombes datant de l’époque ptolémaïque.
L’amphithéâtre de Kom-el-Dick
C’est un petit amphithéâtre romain, unique dans le pays. Le site est
toujours en fouilles depuis plus de trente ans avec la découverte de
restes romains comprenant ce théâtre avec des galeries, des sections de plancher
en mosaïque, et des sièges de marbre pour accueillir jusqu'à 800 spectateurs. Au temps des Ptolémées,
ce secteur était un jardin de plaisirs. Le théâtre peut avoir été couvert pour
servir d'Odéon aux œuvres musicales. Les inscriptions suggèrent qu'il a
également été parfois employé pour des concours de lutte. Le théâtre comporte
treize rangées semi-circulaires de marbre blanc qui a été importé d'Europe. Ses
colonnes sont de marbre vert importé d'Asie Mineure, et de granit rouge importé
d'Assouan. Chaque côté est décoré d’un pavage géométrique de mosaïque.
Hors du théâtre, on peut voir des voûtes et des murs en pierre, les bains
romains en briques et les restes de maisons romaines.
C'est dans l'enceinte de ce site qu'est installé le tout nouveau musée
sous-marin en plein air pour exposer les pièces antiques – des sphinx, des
obélisques, des colonnes papyriformes et des fragments de statues colossales -
sorties des eaux de la Méditerranée par l'équipe du Centre d'études alexandrines
(15).
Près de ce site, vers la caserne des pompiers, un temple ptolémaïque dédié
à Bastet (16) vient d'être découvert par une équipe
d'archéologues égyptiens ; ce temple serait celui construit à la demande de
la reine Bérénice (17), épouse de Ptolémée III Évergète
(18). Environ six cents statues, dont plusieurs à l'image
de Bastet, y ont également été découvertes.
Le musée
gréco-romain
Créé en 1892, le musée gréco-romain d'Alexandrie a été construit la
première fois dans un petit bâtiment situé sur la route de Horreya. En 1895, il
a été transféré à l'emplacement actuel près de la route de Gamal Abdul Nasser.
Il abrite des milliers de reliques datant du -IIIe siècle , notamment une magnifique sculpture en
granit noir d'Apis, le taureau sacré des égyptiens, des momies, des sarcophages,
des tapisseries, objets offrant un panorama aussi fidèle que varié de la
civilisation gréco-romaine sous la forme qu’elle a revêtue au contact de
l’Égypte.
Le musée, actuellement en réfection complète, est fermé au public ;
ses collections sont entreposées dans diverses réserves.
Le musée
des bijoux royaux
Installé dans un ancien palais du roi Farouk, il
regroupe l'ensemble des bijoux et objets précieux ayant appartenu à la famille
royale depuis le début du XIXe siècle. Du jeu d'échecs de Méhémet Ali, serti de
pierres précieuses aux 1506 diamants de la couronne de la reine Farida, on
s’imagine être dans un conte de fées.
Le musée national
d'Alexandrie
Installé dans l'ancien consulat américain, il permet d'observer de nombreux
objets issus de différentes époques de l'Égypte, pharaonique, chrétienne,
musulmane...
L'ancien blockaus du sous-sol est consacré à des antiquités de l'époque
pharaonique
Les jardins de
Montaza
Ces jardins sont entourés par de grands murs au
sud, à l’est et à l'ouest, et d’une plage au nord. Ce secteur appartenait à la
famille de Méhémet Ali, famille régnante du milieu du XIXe siècle jusqu'en 1952. La construction a été
commencée en 1892 par le roi Abbas II, qui a
construit un grand palais appelé le Salamlek. En 1932, le roi Fouad Ier a construit un
plus grand palais et l'a appelé le Haramlik. Son fils, le roi Farouk, a
construit la jetée sur la mer. Le reste de l’espace est constitué de
jardins.
La Bibliotheca Alexandrina
La célèbre bibliothèque d'Alexandrie fut construite à l'époque ptolémaïque
et fut réputée pour la richesse et le grand nombre d'ouvrages qu'elle renfermait
(estimé à 700 000 volumes).
Les causes de sa destruction restent encore obscures et font débat. C'est à la
suite d'un immense incendie que le feu avait ravagé les 700 000 volumes.
Dans le cadre d’un projet conduit conjointement entre l'Unesco et l'Égypte,
la bibliothèque du monde méditerranéen (Bibliotheca Alexandrina) a été
construite sur les ruines de l’ancien édifice antique. Elle devrait pouvoir
accueillir environ 5 000 000 de
volumes.
L'architecture de la Bibliothèque avait été minutieusement choisie suite à
un concours qui avait été organisé par l'Unesco ; c'est la proposition d'un
bureau d'architecture norvégien qui avait été retenue. Le plan a été réalisé par
l'ingénieur égyptien Mamdouh Hamza.
À côté de la salle de lecture se trouve trois musées, cinq instituts de
recherches ainsi que des salles d'expositions.
À l'intérieur de la Bibliothèque, les salles de lecture sont sur sept
niveaux dont quatre sous le niveau de la mer. De hautes colonnes ornées de
fleurs de lotus décorent l'intérieur des salles de lecture qui peuvent recevoir
jusqu'à 2 000 personnes.
Un musée est réservé à des milliers d'anciens manuscrits, dont deux copies
de la Bible offertes par le Vatican à la Bibliothèque ainsi qu'une copie du
livre de la Description de l'Égypte. Il possède une copie identique de la
pierre de Rosette (19) et un livre du mémorandum de
l'inauguration du canal de Suez comprenant des tableaux de la cérémonie du
voyage des reines et des princes, dessinés par l'artiste du khédive Ismaïl
(20).
Musée
sous-marin
Un rêve digne de Jules Verne pourrait devenir
réalité à Alexandrie : un musée sous-marin pour contempler in situ
les vestiges de sa cité antique. L'architecte français Jacques Rougerie a
participé en 2005 à un concours international en concevant une structure à
moitié terrestre et à moitié sous-marine, ancrée dans la baie, face à la
Bibliotheca Alexandrina. Un filtrage de l'eau de la baie, polluée et chargée en
alluvions, garantirait une bonne visibilité. L'Unesco soutiendrait ce projet qui
devrait servir de porte-étendard au patrimoine culturel sous-marin
mondial.
Le port antique
Les dimensions de la ville sont bien plus importantes que celles de la
plupart des autres villes de l’Antiquité. Selon certains auteurs, l’enceinte
entourant la ville était longue d’une quinzaine de kilomètres. Cette enceinte a
été modifiée depuis sa construction ce qui pose problème pour les
reconstitutions. En effet les remparts d’origine ont été agrandis à l’époque
romaine et une autre enceinte aurait été construite au XIe siècle par le sultan Ahmad Ibn Touloun
(21). D’ailleurs plusieurs blocs du mur d’origine ont été
réutilisés pour la construction du mur arabe.
L’Heptastade (en grec : sept stades, de longueur) qui relie la côte à
Pharos a été construit par Dinocratès, le même qui a fait le plan de la ville.
Grâce à l’Heptastade, la côte a été agencée de façon à ce qu'elle ait deux
ports, l’un à l’est et l’autre à l’ouest. Cela est souvent le cas dans la
civilisation grecque, pour faciliter l’arrivée des bateaux à voile, qui sont
soumis aux aléas du vent.
La côte d’Alexandrie est une zone dangereuse et les bateaux en ont beaucoup
souffert. Le port occidental (Port d’Eunostos) est large mais entouré d’une
barrière de récifs mentionnée par Strabon (22) et qui suit
l’axe de l’île de Pharos. Il enfermait un autre port artificiel, le Kibôtos
(grec : boîte, forme rectangulaire). Le port oriental (Grand-Port) est
protégé par une presque île et par la pointe de l’île de Pharos où se trouvait
le phare mais son approche est dangereuse car son entrée est très étroite. De
plus elle est soumise aux vents du Nord-Est et la mer y est complètement ouverte
jusqu’à l’entrée du port. On a d’ailleurs découvert de nombreux bateaux grecs et
romains (IVe siècle av. J.-C. au VIIe siècle) échoués au large du
port.
( 3 et Fin )
Photo : La pierre de Rosette exposée au British Museum
Notes
(1) Dinocrate de Rhodes, né à Rhodes, est l'architecte de
la ville d'Alexandrie, érigée sous le règne d'Alexandre le Grand qui décide de
faire naître une ville au bord de la mer d'après une idée d'Aristote. Ce dernier
se référait à l'enseignement d'Hippocrate préconisant le plan hippodamien pour
contribuer à une meilleure santé des habitants de la cité.
Avec Cléomène de Naucratis, administrateur grec chargé de l'administration
du désert arabique et de l'administration financière de l'Égypte, chargé
d'édifier la future cité, Dinocrate dresse, sur les directives d'Alexandre, les
plans d’un projet urbain pharaonique. Le tracé du plan de la nouvelle cité est
établi selon les principes déjà appliqués par Hippodamos de Milet lors de la
construction de la ville du Pirée, au Ve siècle av. J.-C. : le vent devait pouvoir
circuler librement dans des rues rectilignes dont la trame avait l'avantage de
canaliser l'eau de pluie et de contribuer à la défense militaire de la ville en
permettant aux chevaux de l'armée d'y circuler sans encombre.
(2) Le tombeau d'Alexandre le Grand , appelé le Sôma
« corps » ou Sèma « tombe », n'a toujours pas été
retrouvé de nos jours malgré les nombreuses recherches et hypothèses
d'historiens et d'archéologues pour déterminer son emplacement exact.
(3) Le phare d'Alexandrie fut considéré comme la dernière des sept
merveilles du monde antique et a servi de guide aux marins pendant près de
dix-sept siècles (du IIIe siècle avant notre ère au XIVe siècle). Sa construction aurait débuté vers -297 (la
date exacte est inconnue) et duré une quinzaine d'années. Les travaux sont
initiés par Ptolémée Ier mais celui-ci meurt avant la fin du chantier qui
est achevé sous le règne de son fils Ptolémée II.
(4) Sostrate de Cnide, fils de Dexiphane, né à Cnide vers
la fin du IVe siècle av. J.-C..
Il ne nous est plus connu que par trois réalisations des plus
originales.
Il a érigé à Cnide, selon Lucien (Des amours, II), un ensemble de
portiques qui étaient entièrement peints (avec l’inscription de son nom et
désignés comme le « portique de Sostrate »).
Il aurait imaginé, toujours pour la cité de Cnide, une « promenade
suspendue » [pensilis ambulatio], une vaste terrasse publique à
arcades, soutenue par des colonnades.
Le satrape d’Égypte, Ptolémée Ier, selon Pline l'Ancien, lui a confié la
construction de la tour-fanal de l’ïle de Pharos, près du port d'Alexandrie et
l’architecte eut le privilège d’inscrire son nom sur l’édifice. Lucien, dans son
Histoire véritable, donne une autre version : Sostrate aurait gravé
une inscription non autorisée : « Sostrate cnidien, fils de
Dexiphane, aux dieux sauveurs en faveur de ceux qui vont en mer » ;
puis l’aurait recouverte d’un enduit dégradable avant d’inscrire la dédicace
traditionnelle au souverain.
Lors de sa prise de pouvoir sur l'Égypte le satrape Ptolémée Ier l'aurait aussi
engagé pour prendre Memphis en détournant le cours du Nil vers la ville.
(5) Dioclétien, de son nom complet Gaius Aurelius
Valerius Diocletianus (c.245 - 313), est un empereur romain du 20 novembre
284 au 1er mai 305. Il est né en Dalmatie en 245 et
est mort en 313.
(6) Sarapis ou Sérapis est une divinité syncrétique
créée à l'époque hellénistique par Ptolémée Ier, premier pharaon de la dynastie lagide, afin
d'unifier les différentes cultures présentes en Égypte. Sarapis rassemble des
traits d'Hadès, du dieu-taureau Apis et d'Osiris. Aux côtés d'Isis, il devient
au IIe siècle de notre ère, l'une des divinités les plus
aimées du panthéon égyptien. Son culte s'étend alors à l'ensemble du bassin
méditerranéen.
(7) Saqqarah (ou Saqqara ou Sakkarah) est une vaste
nécropole de la région de Memphis. Elle connut une occupation ininterrompue tout
au long de l'histoire de l'Égypte antique.
(8) Thèbes est le nom grec (Thebai) de la ville
d'Égypte antique Ouaset (« Le sceptre » ou « La
Puissante »), appartenant au quatrième nome de Haute-Égypte.
D'abord obscure capitale de province, elle prend une importance nationale à
partir de la XIe
dynastie. Elle est en effet la ville d'origine des dynastes de la famille des
Antef, qui fondent la XIe
dynastie, des Montouhotep I - II, liquidateurs de la
première période intermédiaire et rassembleurs des Deux Terres[1], c'est-à-dire de la Haute et de la
Basse-Égypte.
Thèbes est également la patrie de Séqénenrê Taâ II dit « le Brave »,
dont les successeurs, Kamosé et Ahmôsis, vont libérer l'Égypte des Hyksôs et
clore la deuxième période intermédiaire.
(9) Horus est l’appellation latine d’une des plus
anciennes divinités égyptiennes, le dieu faucon ḥr, dont le nom signifie
probablement Celui qui est au-dessus ou Celui qui est lointain. Le
culte d’Horus remonte sans doute à la préhistoire, car la liste royale du
papyrus de Turin qualifie de Suivants d’Horus les rois légendaires qui
gouvernèrent l’Égypte après le règne des dieux (On peut noter ici que Horus au
serekh est le plus ancien roi égyptien qui puisse être nommé). Aux débuts de
l’époque historique, le faucon sacré est figuré sur la palette du roi Narmer et
dès lors il sera constamment associé à la monarchie pharaonique.
(10) Dans la mythologie égyptienne, Thot est le nom grec de
Djehouti, le dieu lunaire de Khemenou (Hermopolis Magna) en
Moyenne-Égypte.
Représenté comme un ibis au plumage blanc et noir ou comme un babouin, Thot
capte la lumière de la lune, dont il régit les cycles, à tel point qu'il fut
surnommé « le seigneur du temps ».
(11) Anubis est le nom grec d'un dieu de la mythologie
égyptienne qui se nomme Inpou ou Anepou « celui qui a la tête
d'un chacal (ou un chien sauvage) » dans la langue hiéroglyphique. Associé
au culte funéraire et à la protection du défunt, il est représenté sous la forme
d'un canidé noir (chacal ou chien sauvage) allongé ou comme un homme à tête de
canidé. Il accompagnait les morts dans l’autre monde et protégeait leurs
tombes.
(12) Osiris est le nom grec d'un dieu de la mythologie
égyptienne. La traduction de ce nom présente des difficultés et plusieurs
hypothèses sont proposées. Ainsi « Ousir », ou « Iousiris »,
selon une ancienne graphie, a été traduit par « Siège de l'Œil » (du
soleil ?), « L'œil puissant », « Celui qui fait son
trône » (par allusion à son siège), « Le siège de la puissante »
(par référence à la couronne), « Celui qu'elle a remis en fonction »
(se rapportant à sa résurrection et à sa nouvelle puissance créatrice, grâce à
la magie d'Isis). Son nom égyptien est Ousir ou Asir ; on
l'appelait aussi Ounen-Néfer (« L'éternellement beau »),
Khenty-Imentyou (« Celui qui est à la tête des Occidentaux »,
c'est-à-dire des défunts) ou encore Ousir Kem-Our (Le Grand Noir).
Il fait partie de la grande Ennéade d'Iounou (Héliopolis). C'est le dieu
des morts et le garant de la survie du défunt dans le monde souterrain. Son
symbole est le pilier Djed, ses attributs sont la barbe postiche, la crosse
Héka, le flagellum Nékhekh et la couronne Atef.
Dans les textes des pyramides, le roi défunt est identifié à Osiris.
Au Moyen Empire, l'immortalité n'est plus le privilège du souverain :
chaque défunt pouvait accéder à la vie éternelle, devenant lui-même pareil à
Osiris.
(13) Al-Achraf Sayf ad-Dîn Qa’it Bay (né autour de
1416/18-1496) fut sultan mamelouk de la tour (burjites) d'Égypte de 1468 à 1496.
C'est le règne le plus long pour un sultan mamelouk de la tour. Ce long règne
lui a permis de stabiliser l’économie et de consolider les frontières avec
l’empire ottoman au nord du sultanat. Son souvenir reste celui d’un grand
bâtisseur : Il a laissé son empreinte dans l’architecture de La Mecque,
Médine, Jérusalem, Damas, Alep, Alexandrie, et dans tous les quartiers du
Caire.
(14) La liste des Sept Merveilles, sur la genèse de laquelle on sait
peu de choses, cite quelques unes parmi les œuvres architecturales et
artistiques les plus extraordinaires du monde antique. Elles correspondent
toutes à des réalisations qui excèdent largement les proportions communes. Ces
œuvres montrent qu'avec des moyens, pour nous rudimentaires, architectes et
bâtisseurs de l'époque étaient capables à force de labeur et d’ingéniosité,
d’ouvrages prodigieux. La popularité des monuments a suivi l’influence politique
et économique des cités et la construction d’un élément architectural imposant
venait consacrer cette prédominance: Éphèse, Halicarnasse, Rhodes, Babylone et
Alexandrie ; de sorte que si le monument était l’emblème de la cité, leurs
destins, on l’a constaté, étaient inévitablement liés.
(15) Le Centre d'études alexandrines (CEAlex) est une équipe
française de recherche en archéologie basé à Alexandrie (Égypte) dirigée par
Jean-Yves Empereur.
Ses champs de recherche concernent l'archéologie et l'histoire de la ville
d'Alexandrie (Égypte).
(16) Bastet est la déesse de la musique, de la joie et de
la maternité aux traits félins dont le centre religieux se trouvait dans la
ville de Bubastis (Égypte).
(17) Bérénice ou Bérénice de Cyrène était la fille
de Magas, roi de Cyrène et d’Arsinoé, née autour de -267 / -276. Elle fait
assassiner son premier époux Démétrios Kallos, demi-frère du roi de Macédoine
Antigonos Gonatas. Elle épouse ensuite en -246 Ptolémée III Évergète Ier avec qui elle
exerce une co-régence entre -246 et -222. Elle est la première reine à battre
monnaie à son effigie.
Durant l'absence de son mari lors d'une expédition militaire en Syrie, elle
fit vœu à la déesse Vénus de lui sacrifier sa merveilleuse chevelure. Son mari
étant revenu sain et sauf, elle coupa ses cheveux et en fit une offrande au
temple de la déesse à Zéphyrium. La chevelure ayant disparu de façon
mystérieuse, Conon de Samos, l'astronome de la cour, l'expliqua de façon
romantique en indiquant un amas stellaire et disant que l'offrande avait
tellement plu à la déesse qu'elle l'avait traduit aux cieux. Cet astérisme
(ensuite devenu constellation) est encore appelé la Chevelure de Bérénice.
Callimaque de Cyrène célébra cet incident dans un poème, dont seulement
quelques lignes subsistent, mais il nous reste aussi une traduction par Catulle.
Peu de temps après la mort de son mari (-221), elle fut assassinée sur ordre de
son fils Ptolémée IV.
(18) Ptolémée III Évergète Ier (-284
/ -222) est un pharaon de la période lagide qui gouverne l'Égypte de -246 à
-222.
Son épithète est Évergète, le bienfaiteur. Fils de Ptolémée II Philadelphe et
d'Arsinoé Ire,
il épouse Bérénice II, héritière du royaume de
Cyrène.
Il entreprend la troisième guerre de Syrie, pour venger l'assassinat de
Bérénice Syra, sa sœur, par Laodicé Ire première épouse d'Antiochos II qui en avait divorcé pour
épouser Bérénice.
Par cette victoire il eut des compensations territoriales en Thrace, en
Syrie, en Asie Mineure et en Égée.
Son fils Ptolémée IV lui succède.
(19) La pierre de Rosette est un fragment de stèle d'origine
égyptienne portant trois versions d'un même texte, dans deux langues (égyptien
ancien et grec ancien) et trois systèmes d'écritures (hiéroglyphes, démotique et
grec). Elle fut la pièce-clef dans le déchiffrement de l'égyptien hiéroglyphique
par Jean-François Champollion en 1822.
D'une dimension de 112 par 76 centimètres (par 28 cm d'épaisseur), la pierre est en
granodiorite, un matériau fréquemment assimilé à tort à du basalte ou du
granite. Elle fut découverte dans le village de Rachïd (Rosette) le
15 juillet 1799 durant la campagne d'Égypte de Bonaparte.
Depuis 1802, elle est exposée au British Museum. Elle a toutefois été prêtée au Musée
du Louvre dans les années 1980. Une reproduction de la pierre a été présentée du
22 avril 2009 au 4 avril 2010, au Musée de la civilisation de Québec, dans le
cadre de l'exposition Fascinantes momies d'Égypte.
Le texte reproduit un décret ptolémaïque de -196 reconnaissant Ptolémée
V Épiphane roi de Haute
et de Basse-Égypte.
(20) Khédive (d'un mot perse signifiant
« seigneur », ou « vice-roi ») est un titre héréditaire
accordé en 1867 par le gouvernement ottoman au pacha d'Égypte, à l'époque Ismaïl
Pacha.
Celui-ci appartenait à une dynastie musulmane d'origine albanaise, fondée
en 1805 par Méhémet Ali. Cette dynastie a d'abord régné sur l'Égypte en tant que
pachas (gouverneurs semi-indépendants), puis en tant que Khédives
héréditaires.
Méhémet Ali avait reçu le soutien des sultans ottomans et en particulier
celui de Selim III pour ses projets de réforme, mais il avait aussi guerroyé
contre ses suzerains et s'était emparé, pour une dizaine d'années (1839-1840),
de la Palestine, de la Syrie, de Chypre, de la Crète et de Thasos.
Mais ce n'est qu'a partir du règne d'Ismaïl que la dynastie est devenue
héréditaire.
Sous Abbas II Hilmi, Khédive de 1892 à 1914, les Britanniques envahissent
le pays à la fin du XIXe siècle, néanmoins la dynastie reste en place et le
titre se maintient jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. La monarchie
héréditaire sera ensuite européanisée en royaume, qui prendra fin en 1953
lorsque Gamal Abdel Nasser renversera le roi Farouk et proclamera la
république.
(21) Ahmad Ibn Touloun (835-884) est le fondateur de la
dynastie des Toulounides qui a régné sur l'Égypte de 868 à 905. À l'origine,
envoyé par le calife abbasside pour gouverner l'Égypte, il prend vite son
autonomie politique vis-à-vis de Bagdad.
(22) Strabon, né à Amasée dans le Pont (actuelle Amasya en
Turquie) entre 64 et 65 av. J.-C., mort entre 21 et 25 ap. J.-C., est un
géographe grec.