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Palmyre (1)
Oasis du désert de Syrie, à 210 km au nord-est de Damas. Son nom sémitique est Tadmor.
vendredi 16 juillet 2010, par
Palmyre est une oasis du désert de Syrie, à 210 km au
nord-est de Damas. Son nom sémitique, attesté déjà dans les archives de Mari
(XVIIIe siècle av. J.-C.) est Tadmor. C’est toujours son nom
actuel.
L’histoire de Palmyre à l’Âge du bronze (1) est mal
connue : la ville se développa sur un tell (2) qui fut au
Ier siècle recouvert par la terrasse du Sanctuaire de
Bel. C’est au Ier siècle av. J.-C. que la cité est mentionnée dans les
sources gréco-romaines. Elle faisait partie d’un réseau marchand reliant la
Syrie à la Mésopotamie et à la côte méditerranéenne.
La Bible attribue la construction de Palmyre au roi Salomon
(3) (« Et il bâtit Tadmor dans
le désert » (II Chr VIII:4)).
Quand les Séleucides (4) prirent le contrôle de la
Syrie en 323 av. J.-C., la ville devint indépendante. En 41
av.
J.-C., les Romains, conduits par Marc Antoine (5),
essayèrent de piller Palmyre mais ils échouèrent, les habitants de la ville
s’étant réfugiés avec leurs biens de l’autre côté de l’Euphrate
(6). On en déduit que les Palmyréniens de cette époque étaient
encore pour l’essentiel des nomades, vivant de l’élevage et du commerce
caravanier.
Intégrée à l’Empire romain sous Tibère (7), dans le cadre
de la province romaine de Syrie, Palmyre atteignit son apogée sous Hadrien
(8), qui lui donna le statut de cité libre en 129 apr. J.-C.
C’était alors une ville splendide, qui se développa jusque sous les Sévères. En
212 apr. J.-C., l’empereur Caracalla (9) promut Palmyre et
sa voisine Émèse (10) au statut de colonie romaine.
L’armée romaine y entretenait une garnison de soldats auxiliaires dans un camp
au nord de la ville.
Au cours de la crise du IIIe siècle, Palmyre échappa aux invasions perses qui
ravagèrent la Syrie en 252 apr. J.-C. et 260 apr. J.-C.. Après 260 apr. J.-C.,
ce fut un notable de Palmyre, Odénat (11), qui fut chargé par
l’empereur Gallien (12) de coordonner la défense de
l’Orient. Quand sa veuve Zénobie (13) tenta de prendre le
pouvoir comme impératrice avec son fils Wahballat (14), Palmyre
se retrouva impliquée un peu malgré elle dans une guerre civile romaine. En 273
apr. J.-C., vaincue par Aurélien (15) à Antioche
(16) puis à Émèse, Zénobie se replia avec ses troupes sur
Palmyre, où Aurélien vint la poursuivre. Dans un premier temps les notables de
Palmyre se rallièrent à Aurélien et chassèrent Zénobie, qui fut arrêtée.
Aurélien laissa à Palmyre une petite garnison et rentra en Italie. À ce moment
éclata dans la cité une révolte qui tenta de remettre le pouvoir à Antiochos, le
père de Zénobie. Aurélien revint sur ces pas, mata la révolte et exerça des
représailles sur la ville. Ses principaux sanctuaires furent pillés, et
l’empereur réquisitionna tout le quartier ouest de la ville pour y installer à
demeure la Ière Légion Illyrienne.
Au IVe siècle et par la suite, Palmyre ne fut plus la
prospère cité caravanière d’autrefois. C’est une ville de garnison, occupée par
la Ière Légion Illyrienne, étape d’une route militaire reliant la région de
Damas à l’Euphrate (la Strata Diocletiana). La partie monumentale de la ville
fut protégée par un rempart qui laissait en dehors tout le quartier sud (entre
le wadi et la source Efqa), quartier peut-être abandonné à cette date. Sous
Constantin Ier (17) les forts de la Strata Diocletiana
furent pour la plupart abandonnés mais Palmyre demeura jusqu’au VIe siècle une ville romaine occupée par l’armée, tandis
que la steppe tout autour était occupée par des communautés de moines
monophysites (18), et contrôlée par les tribus arabes
Ghassanides (19), chrétiennes et alliées de l’Empire. Des
églises furent construites, tandis que d’anciens temples païens comme la
cella de Baalshamin ou encore celle du sanctuaire de Bel furent convertis
en églises et décorés de peintures murales.
Sous Justinien (20) au VIe siècle l’enceinte fut renforcée de tours, et les
adductions d’eau furent restaurées. La ville qui, selon Procope de Césarée
(21), « était devenue depuis longtemps un désert »,
reçut une nouvelle garnison qui constituait le poste avancé de la Syrie contre
les invasions des Perses et surtout contre les arabes palmyriens qui
essayeraient de reconquérir leur Empire.
Au temps de son apogée au début du IIIe siècle, la ville de Palmyre était beaucoup plus
étendue que l’actuel site archéologique, pourtant très vaste. La plupart des
maisons étaient faites de briques crues, qui n’ont guère laissé de vestiges
visibles. Ce que l’on voit aujourd’hui c’est le squelette de pierre de la ville,
c’est-à-dire les monuments publics, ou parfois simplement les colonnes qui
entouraient l’atrium des demeures les plus riches, tandis que le reste a
disparu.
La ville se développa d’abord à l’emplacement du sanctuaire de Bel puis,
quand le grand parvis fut construit au Ier siècle, elle s’étendit entre le sanctuaire de Bel
et la source Efqa au sud-ouest (là où aujourd’hui il n’y a plus que les jardins
de l’oasis). Autour de la ville furent venues se fixer des familles arabes
d’origine nomade, chacune autour de son sanctuaire tribal, comme celui de
Baalshamin (22) ou, tout à l’ouest sur la route d’Émèse,
celui d’Allat (23). Au cours du IIe siècle ces banlieues furent intégrées au tissu
urbain avec la construction du quartier monumental structuré autour de la grande
colonnade.
Pendant cette période prospère, Palmyre était une ville ouverte, dépourvue
de remparts. Il existait un mur (traditionnellement appelé « mur de la
douane ») entourant un très vaste secteur tout autour de la ville, mais ce
mur de pierres ou de briques crues selon les secteurs n’avait aucune fonction
militaire ou de prestige, c’était, semble-t-il, une simple limite administrative
pour le paiement des taxes fixées par le « tarif de Palmyre », datant
de l’empereur Hadrien. À la fin du IIIe siècle, un rempart défensif fut construit à la hâte
en remployant des pierres prélevées sur des monuments funéraires, et ne
protégeant que le quartier monumental, tandis que le reste de la ville était
sans doute abandonné.
(à suivre...)
Notes
(1) L’âge du bronze est une période de la
Protohistoire caractérisée par l’usage de la métallurgie du bronze, nom
générique des alliages de cuivre et d’étain. Aujourd’hui, il est admis que cette
période succède à l’âge du cuivre ou Chalcolithique et précède l’âge du fer,
dans les régions du monde où ces catégories sont pertinentes. En effet, comme
pour les autres périodes de la Préhistoire, les limites chronologiques de l’âge
du bronze varient considérablement selon l’aire culturelle et selon l’aire
géographique considérées.
(2) Un tel ou tell est un terme
archéologique qui désigne un site en forme de monticule qui résulte de
l'accumulation de matières et de leur érosion sur une longue période, sur un
lieu anciennement occupé par les hommes. Il s'agit d'une colline artificielle
formée par les différentes couches d'habitations humaines, ceci est
caractéristique du Néolithique ancien.
(3) Salomon, fils de David et de
Bethsabée, est un roi d'Israël (de 970 à 931 avant Jésus-Christ selon la
chronologie biblique usuelle). Sa sagesse et sa justice firent de lui le roi le
plus sage et juste de l'Ancien Testament. Il fait construire le premier Temple
de Jérusalem. Son histoire est contée dans le Premier livre des
Rois.
(4) Les Séleucides sont une dynastie hellénistique
issue de Séleucos, l'un des diadoques d'Alexandre le Grand, qui constitue un
empire syro-iranien formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis
par Alexandre, allant de la Syrie à l'Indus. Le cœur politique de l'empire se
situe en Syrie antique, même si les Séleucides règnent jusqu'au IIe siècle av. J.-C. sur la Babylonie et la Mésopotamie,
dans la continuité des Perses achéménides. La dynastie séleucide a régné de 305
à 64 av. J.-C.
(5) Marc Antoine (Marcus
Antonius), né en -83et mort en -30, est un homme politique et un général
romain. Il est le fils de Marcus Antonius Creticus et le petit-fils du consul
Marcus Antonius Orator.
(6) L'Euphrate est un fleuve d'Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le
Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie, l'un des berceaux de la
civilisation.
De type pluvio-nival, son débit est particulièrement
irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s'écoule de mars à mai et que
le débit peut tomber à 300 m³/s
contre un débit moyen de 830 m³/s
(à l'entrée en Syrie). En période de crue, il peut atteindre 5 200 m³/s pouvant provoquer de
graves inondations. D'une année à l'autre, le volume d'eau varie fortement
passant de 15 km³ lors de la
sécheresse de 1958-1962 à 58 km³
en 1969.
Autre caractéristique, le débit diminue en traversant les
zones sèches en raison de la forte évaporation, en particulier dans les lacs
artificiels, et du pompage pour l'irrigation. Ainsi, alors que le volume moyen
d'eau entrant en Syrie est de 28 km³ , il tombe à 26[1] à la frontière irakienne malgré l'apport de
trois affluents (1,75 km³) et n'est plus que de 14 à Nassiriya au sud de
l'Irak.
L'Euphrate est un sujet de friction entre l'Irak, la Syrie
et la Turquie, cette dernière voulant réduire son débit par la construction de
nouveaux barrages.
(7) Tibère, né à Rome le 16 novembre 42
av. J.-C. et mort à Misène le 16 mars 37 ap. J.-C., est le deuxième empereur
romain de 14 à 37. Il appartient à la dynastie Julio-Claudienne.
C'est un descendant de la gens Claudia et il porte
à la naissance le nom de Tiberius Claudius Nero. Durant sa jeunesse,
Tibère se distingue par son talent militaire conduisant brillamment de
nombreuses campagnes militaires le long de la frontière septentrionale de
l'Empire et en Illyrie, souvent aux côtés de son frère Drusus I, qui meurt en
Germanie. Après une période d'exil volontaire dans l'île de Rhodes, il retourne
à Rome en 4 ap. J.-C. où il est adopté par Auguste et devient le dernier des
successeurs potentiels de l'empereur, se nommant dorénavant Tiberius Iulius
Caesar. Il mène alors d'autres expéditions en Illyrie et en Germanie afin de
remédier aux conséquences de la bataille de Teutobourg.
À la mort de son père adoptif, le 19 août 14, il obtient
le nom de Tiberius Iulius Caesar Augustus et il peut lui succéder
officiellement dans la fonction de princeps senatus car il est depuis 12
associé au gouvernement de l'Empire romain, détenant aussi l'imperium
proconsulaire et la puissance tribunicienne, les deux pouvoirs majeurs des
empereurs du Principat. Il met en place d'importantes réformes dans les domaines
économiques et politiques, met un terme à la politique d'expansion militaire, se
limitant à sécuriser les frontières grâce à l'action de son neveu Germanicus.
Après la mort de ce dernier et de celle de son fils Drusus II, Tibère favorise
la montée du préfet du prétoire Séjan. Il s'éloigne de Rome et se retire sur
l'île de Capri. Lorsque le préfet essaie de prendre possession du pouvoir,
Tibère le fait destituer et assassiner. L'empereur ne retourne plus dans la
capitale où il est haï jusqu'à sa mort en 37. Caligula, fils de Germanicus et
d'Agrippine l'Aînée, lui succède.
Tibère a été durement critiqué par les historiens antiques
tels que Tacite et Suétone, mais sa personnalité a été réévaluée par les
historiens modernes comme étant celle d'un politicien habile et
prudent.
(8) Hadrien, né le 24 janvier 76 à
Italica et mort le 10 juillet 138 à Baïes, est un empereur romain de la dynastie
des Antonins. Il succède en 117 à Trajan et règne jusqu'à sa mort. Empereur
humaniste, lettré, poète, philosophe à la réputation pacifique, il rompt avec la
politique expansionniste de son prédécesseur, s'attachant à pacifier et à
organiser l'Empire tout en consolidant les frontières.
Les principales sources sur sa vie et son règne sont les
Vies des Césars du sénateur Marius Maximus et l’Histoire de Rome
de Dion Cassius. Tous deux écrivent au début du IIIe siècle. La première œuvre, rédigée à la suite de la
Vie des douze Césars de Suétone, est aujourd'hui disparue ; elle est
abondamment reprise, sous une forme très condensée, par la Vie d'Hadrien
qui ouvre l’Histoire Auguste. Le livre 69 de la seconde œuvre, qui traite
du règne d'Hadrien, n'a survécu que par fragments et un abrégé
byzantin.
(9) Caracalla (4 avril 188 -
8 avril 217), né Septimius
Bassianus puis appelé Marcus
Aurelius Severus Antoninus Augustus, est un empereur romain, qui régna de
211 à 217. Il est l'auteur de l'édit de Caracalla qui étendit la citoyenneté
romaine à tous les habitants de l'Empire.
(10) Homs est une ville et un centre
industriel et économique syrien de haute importance. Sa situation géographique
au centre du pays ainsi que les frontières de son district qui touchent le Liban
et l'Irak expliquent cette importance. La ville compte actuellement 1 500 000
d'habitants. Il s'agit d'un centre qui était, il y a quelques années encore,
sans aucune importance touristique, à l'exception des chefs lieux comme Palmyre
ou le Krak des Chevaliers. Mais les découvertes archéologiques extraordinaires
de la ville antique de Qatna (IIe millénaire av. J.-C.) pourraient redonner à la
ville de Homs une situation touristique plus intéressante.
(11) Odénat fut le plus célèbre des
princes de Palmyre avec sa femme, Zénobie. Il naquit vers 220 apr. J.-C. et
mourut assassiné à Emèse en 267 apr. J.-C. D’origine Nabatéenne, il fit partie
de la dynastie de Hairainides, qui acquit la citoyenneté romaine sous Septime
Sévère.
Odénat fut membre d’une famille ayant le droit de cité,
mais restée très arabe dans ses traditions. Il acquit le statut de sénateur sans
doute sous Valérien et devint vir consularis (statut d’ancien consul) en
258. C’est sous Gallien qu’il acquit, de fait, le pouvoir quasi absolu sur les
provinces d’Orient à l’exception du Pont-Bithynie: Il fut dans un premier temps
Dux Romanorum (commandeur des Romains) et vainquit Macrien et ses fils et
Ballista, usurpateurs contre Gallien. Il fut alors nommé par ce dernier
« correcteur de tout l’Orient » et eut le commandement de ce qui
restait des onze légions romaines de cette partie de l’Empire et de toutes les
forces disponibles. Il eut aussi droit de regard sur l’administration civile et
fiscale de toute l’Asie Mineure, la Syrie, la Mésopotamie et l’Arabie Pétrée. Il
lança deux grandes campagnes militaires contre les Perses en 263, puis en
266-267 où il les écrasa et les poursuivit jusqu’à Ctésiphon, qu’il ne prendrait
toutefois pas, mais il contrôla alors la majeure partie des terres perses
occidentales, avec Nisibe et Carrhae.
Il se fit appeler « roi des rois » à la manière
perse ainsi que son héritier, Herodes (dont l’Histoire Auguste fait le
fils aîné d’un premier lit), mais ne prit pas le titre d’« Auguste »,
sa biographie est malgré tout dans La vie des Trente Tyrans. Le rédacteur
de l’Histoire Auguste lui prête beaucoup de qualités, comme à sa femme,
et le décrit comme un bon général et un excellent chasseur.
En 267, Odénat et Herodes furent assassinés à Emèse par un
parent proche, que le rédacteur appelle Maeonius, et qui fut sans doute le neveu
du prince selon Mansour Rahbani. Ce meurtre fut peut être commis à l’instigation
de Zénobie, qui souhaitait voir hériter son propre fils, ou de Gallien, inquiet
du pouvoir d’Odénat en orient. Maeonius fut alors tué par les soldats peu après
s’être proclamé empereur et Waballath, deuxième fils d’Odénat (avec Zénobie, sa
seconde épouse) lui succéda à la tête de Palmyre. Zénobie profita de cette
situation pour prendre le contrôle des armées d’Orient et pour conquérir des
terres comme l’Égypte, à l’aide de son général, Zabdas, et rompit définitivement
avec Rome.
(12) Gallien (218 - 268) est empereur
romain d'octobre 253 à septembre 268. Jusqu'en 260, il partage le pouvoir avec
son père Valérien. Il est le dernier membre de l'ordre sénatorial à devenir
empereur. Après lui, ses successeurs ne sont plus que des militaires. On
considère habituellement son règne comme l'une des périodes les plus critiques
pour l'Empire romain.
(13) Septimia Bathzabbai plus connue sous
le nom de Zénobie était l’épouse de Odénat à qui elle succèda à la tête
de Palmyre après l’assassinat de ce dernier, vers 267.
(14) Vaballath ou Wahballat est un
roi du royaume de Palmyre. Son nom latin complet était Lucius Julius Aurelius
Septimius Vaballathus Athenodorus, en palmyrénien [Wahballat] (la déesse
arabe Allat était assimilée à la déesse grecque Athéna. En palmyrénien,
Wahballat signifie « don d'Allat », alors qu'en grec Athénodoros
signifie « don d'Athéna »). Il était fils du Palmyrénien Odénath et de
son épouse Zénobie.
Après l'assassinat de son père en 267, c'est sa mère
Zénobie qui assume l'autorité d'Odénath, et fait reconnaître après 270 par
l'empereur Aurélien son fils Vaballath comme héritier de son père. Malgré son
jeune âge, Vaballath se trouve ainsi placé à la tête de l'Orient comme
« Roi, Consul, Imperator et Dux Romanorum », ainsi que l'attestent les
monnaies et les inscriptions officielles. Bien entendu, c'est Zénobie qui assume
le pouvoir.
Après la rupture avec Aurélien en 271, Zénobie proclame
Vaballath Auguste et prend elle-même le titre d'Augusta. Défaite par Aurélien
l'année suivante, Zénobie est jugée à Émèse et sera condamnée à l'exil à Rome.
Il ne paraît pas que Vaballath, trop jeune, ait été jugé lui aussi. il
accompagna probablement sa mère à Rome et y fit souche.
(15) Aurélien, né vers 207 et décédé en
275, est empereur romain de l'été 270 à septembre 275. Il refait l’unité de
l’Empire romain, continue sa consolidation face aux barbares, et entame des
réformes religieuses et monétaires qui annoncent celles de la tétrarchie, dix
ans plus tard.
(16) Antioche est une ville de Turquie
proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay. Elle compte
139 000 habitants (2001), les Antiochiens.
Elle est située au bord du fleuve Oronte. Antioche était la ville de départ de la Route de la
soie.
(17) Constantin le Grand,ou Constantin Ier, de son nom complet
Flauius Valerius Aurelius Constantinus, né à Naissus le
27 février 272, proclamé 34e empereur romain
en 306 par les légions de Bretagne et mort le 22 mai 337 après 31 ans
de règne, est une figure prépondérante du IVe siècle.
En rupture avec le règne de Dioclétien, il est le premier
empereur romain à se convertir au christianisme ; non seulement il marque
la fin d'une ère de persécution des chrétiens, mais il aide l'Église chrétienne
à prendre son essor, en établissant la liberté de culte par le biais de l'édit
de Milan, et en plaçant le Dieu chrétien au-dessus de son rôle d'Empereur à
l'instar du Sol Invictus. Il est considéré comme saint par l'Église orthodoxe,
de même que sa mère Hélène. Par la promotion du christianisme, il favorise
l'extinction du culte de Mithra.
(18) Le monophysisme est une doctrine
christologique apparue au Ve siècle dans l'empire byzantin en réaction au
nestorianisme, et ardemment défendue par Eutychès et Dioscore
d'Alexandrie.
Cette approche tente de résoudre les contradictions de la
foi nicéenne concernant la nature du Christ. La doctrine chrétienne s'est
construite à l'origine autour du symbole de Nicée, c'est-à-dire la
reconnaissance de la consubstantialité du Père et du Fils, tout comme de
la nature humaine du Christ. Les monophysites, en revanche, affirment que le
Fils n'a qu'une seule nature et qu'elle est divine, cette dernière ayant absorbé
sa nature humaine. En cela le monophysisme s'oppose au
nestorianisme.
Cette doctrine a été condamnée comme hérétique lors du
concile de Chalcédoine en 451, tout comme la doctrine opposée. Selon ce concile,
Jésus-Christ est à la fois vrai Dieu et vrai homme en « une seule personne
et deux natures, sans confusion ». Malgré cela, sous l'impulsion de
personnages tels que Sévère d'Antioche, le monophysisme continue de se
développer dans les provinces byzantines de Syrie et d'Égypte auprès des
populations coptes tout au long du VIe siècle, jusqu'aux invasions perses puis arabes au
tout début du VIIe siècle. Il fut également responsable du premier
schisme entre Rome et Constantinople en 484.
Le monophysisme est encore professé aujourd'hui, dans sa
variante miaphysite. Ce sont les Églises préchalcédoniennes (arménienne,
syro-jacobite, copte, etc.).
On appelle parfois « monophysites » les Églises
qui ont été rejetées par celles qui ont accepté le concile de Chalcédoine. D'un
point de vue aconfessionnel, il est préférable de les appeler
« nonchalcédoniennes » ou
« préchalcédoniennes ».
(19) Les Ghassanides sont une tribu arabe
chrétienne monophysite qui a fondé un royaume arabe pré-islamique dans la
Jordanie actuelle. Ils adoptèrent le christianisme monophysite probablement sous
l'influence de leur environnement araméen (Ils faisaient partie de l'Église
syriaque orthodoxe). Ils furent longtemps des vassaux de l'empire byzantin et
contribuèrent à contenir les Perses sassanides hors des frontières de l'empire.
Un autre royaume arabe rival, vassal de la Perse, s'était établi dans le sud de
l'Irak (le royaume des Lakhmides).
Les Ghassanides seraient venus du sud de l'Arabie vers la
fin du IIIe siècle. Comme les Lakhmides, ils seraient une
branche de la tribu Azd qui fait elle-même partie des tribus Qahtanites (les
Arabes « aborigènes » du Sud) qui habitaient le Yémen et seraient à
l'origine du royaume de Saba. Ils habitaient la ville de Ma'rib qui était
irrigué par un grand barrage. Lorsque le barrage de Ma'rib s'est écroulé, les
Azd auraient immigré un peu partout dans la péninsule arabique.
Les Ghassanides sont plus une confédération de tribus
qu'une tribu proprement dite. Ils commencent à jouer un rôle central dans la
région à partir du VIe siècle.
À son apogée, le royaume ghassanide s'étendait du sud de
la Syrie jusqu'à la ville de Yathrib (aujourd'hui Médine en Arabie saoudite). Sa
capitale était Jabaliya dans le Golan actuel. Vassaux de l'empire byzantin, dont
ils forment un phylarcat, les Ghassanides vont protéger la frontière sud-ouest
de l'empire des incursions bédouines et perses. Ils vont connaître une
prospérité économique importante et se lanceront dans la construction d'édifices
publics et religieux. Ils patronnent aussi certains arts, notamment la poésie et
installent des poètes comme Nabighah adh-Dhubyani et Hassan ibn Thabit à leur
cour.
Toutefois, la persécution de la foi monophysite jugée
hérétique par Byzance va mettre à mal les relations avec les Byzantins. Ces
tensions vont avoir des conséquences importantes lors de la conquête de la
région par l'empire musulman naissant. En 636, en pleine bataille de Yarmouk
opposant les Byzantins aux musulmans, 12 000 guerriers ghassanides qui n'avaient
pas été payés depuis plusieurs mois font défection après que les musulmans leur
ont offert de payer leurs arriérés. Ils contribuent largement à la défaite
byzantine en faisant passer le nombre de Byzantins de 40 000 à 28 000
hommes et les armées arabes de 20 000 à 32 000 hommes. Cette bataille
conduira au démantèlement du royaume de Ghassan, le pouvoir réel leur échappait
depuis l'invasion perse de 614. Même si certains se convertirent à l'islam, la
plus grande partie des Ghassanides conservèrent la foi chrétienne.
Le prénom de Ghassan est toujours en usage parmi les
arabes (chrétiens et musulmans) jusqu'à aujourd'hui. Il signifie
« force » en arabe et en syriaque. Des familles comme Chemor, Gharios,
Maalouf, Khazen et Jabara (ou Gebara) descendent aussi des
Ghassanides.
(20) Justinien Ier (né le 11 mai 482 en Illyrie - mort le 13
novembre 565) ou Justinien le Grand, est empereur byzantin de 527 à sa
mort en 565. Il est l’un des plus importants dirigeants de l’Antiquité tardive.
Que ce soit sur le plan du régime législatif, de l’expansion des frontières de
l’Empire ou de la politique religieuse, il laisse une œuvre et une vision
considérables.
Il est considéré comme saint par l'Église orthodoxe et
fêté le 2 août ou le 14 novembre ou le 15 novembre avec son épouse
Théodora
(21) Procope de Césarée,
en Palestine, est un historien byzantin du VIe siècle (vers 500-560), dont l'œuvre constitue un
récit détaillé du règne de l'empereur Justinien.
(22) Baalshamin (ou Baal Shamen en
araméen) est le Dieu des cieux phénicien, chef des déités de la plupart des
peuples sémitiques occupant l'est méditerranéen, et vénéré même en Égypte et à
Rome. Baalshamin est le roi des dieux, après avoir conquis la royauté d'un autre
Dieu, Yam, le dieu des mers.
Il est le prince et maître de la terre, la pluie et la
rosée, qui a combattu contre Mot, dieu de la mort, stérilité et sécheresse.
Selon les résultats de ce combat, un cycle de sept ans de fertilité et
d'abondance ou de sécheresse et de famine suivront.
(23) Allat était une déesse de la
fécondité et de la féminité vénérée en Arabie à l'époque préislamique. Son nom
serait une contraction de al ilahat, déesse. Elle avait sa statue
dans la Kaaba où elle était censée résider. Hérodote cite Allat comme
étant l'équivalent d'Ourania (L'Aphrodite céleste).
Allat, Manat et Uzza semblent avoir été les trois
divinités objets du culte le plus intense à La Mecque. Ces trois déesses sont
citées dans le Coran dans la sourate L'étoile, cette citation est à
l'origine de l'épisode des versets sataniques, les mecquois ayant cru que
Mahomet leur recommandait d'adorer ces trois divinités. Il est dit dans le
Livre des idoles que les Arabes les considéraient comme les "filles du
dieu" (Allah dans le texte). On peut supposer que ce dieu était Houbal, divinité
principale de la Kaaba
Elle est mentionnée sous le nom de han-'Ilat dans
les inscriptions safaïtiques. Les Nabatéens lui rendaient également un culte et
l'identifiaient à Athéna ou Minerve, mais en faisaient, selon Julius Wellhausen,
la mère d'Houbal.
À l'ère islamique, Allat est mentionnée dans le Coran
(sourate 53:20), et le Livre des Idoles (Kitab al-Asnām) de Hicham
ibn al-Kalbi selon qui Banū ʿAttāb ibn Mālik du clan des Thaqīf en avait la
charge et lui avait fait construire un édifice. Elle était vénérée par tous les
Arabes, y compris la tribu des Quraysh. Des enfants étaient prénommés Zayd-Allāt
ou Taym-Allāt. Son temple fut détruit et brûlé par al-Mughīrah ibn Shuʿbah sur
l'ordre de Mahomet.