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Médine
C’est là que vint s’installer en 622 le prophète Mahomet, après qu’il eut, selon le Coran, reçu l’ordre de Dieu de quitter La Mecque.
jeudi 22 juillet 2010, par
Médine est une ville d'Arabie saoudite, capitale de la province d'Al
Madinah (1), située dans le Hedjaz (2). Elle a
plusieurs noms en arabe : Al-Madīna « la ville » ;
Al-Madīna al-Munawwara « la ville illuminée »,
Madīnatu an-Nabî « la ville du prophète », ou Madīnatu
Rasûl Allah « la ville du messager de Dieu »). À l'époque
préislamique, elle s'appelait Yathrib.
C'est là que vint s'installer en 622 le prophète de l'islam, Mahomet, après
qu'il eut, selon le Coran, reçu l'ordre de Dieu de quitter La Mecque. C’est
aussi là qu’il mourut et fut enterré en 632. La ville abrite son tombeau dans la
Masjid An Nabawi (3) (mosquée du Prophète) ainsi
que les premiers califes Abou Bakr (4) et Omar
(5), les autres personnes importantes de l'islam restant au
cimetière Al-Baqi.
Médine est la deuxième ville sainte de l'islam, après La Mecque
(6). Bien qu'il ne soit pas un passage obligatoire du hajj
(7), de nombreux pélerins venant de La Mecque viennent y
visiter, comme beaucoup de fidèles durant toute l’année, le tombeau de Mahomet
et les mosquées.
Médine se situe à 594 mètres d'altitude dans une région collineuse distante
de près de 200 km des côtes de la mer Rouge (8). Elle s’est
développée à partir de hameaux implantés dans un réseau d’oasis dans la partie
la plus fertile du Hejaz. Au sud s’étend une immense plaine. La population était
estimée en 2009 à 1 071 218 habitants. La citadelle, de forme ovale,
est entourée d’un mur de 9 à 12 mètres de hauteur datant du XIIe siècle flanqué de tours et percé de quatre portes,
dont la « porte égyptienne » (bab-al-salam), la plus remarquable. Au
sud et à l’ouest s’étendent des quartiers de maisons basses, jardins et
plantations. .
Le tombeau de Mahomet, enterré sur le terrain de sa demeure, se situe à
l’est de la ville dans la Masjid al-Nabawi (« mosquée du Prophète »).
Construite à l’origine à côté de la maison, elle fut agrandie sur ordre du
calife omeyyade (9) Al-Walid Ier
(10) pour intégrer la tombe. Une autre mosquée remarquable
est celle de Quba (11), qui perpétue la première mosquée de
l'islam, construite par Mahomet et ses compagnons. Endommagée par la foudre en
850, elle fut remise en état en 892. Détruite par un incendie en 1257, elle fut
reconstruite immédiatement. Elle fut restaurée en 1487 sur ordre du sultan
égyptien Qaitbay (12), et finalement reconstruite au XXe siècle sous la direction de l'architecte égyptien
Abdel-Wahed el-Wakil.
L'accès à Médine est interdit aux non-musulmans (al-balad al-ḥarām
(13) : c'est-à-dire : « Territoire
sacré »), enfreindre cette règle fait encourir l'emprisonnement, voire la
peine de mort. Afin, de garantir celle-ci, des postes de contrôle sur les routes
surveillent l'accès à la ville. La présentation d'un « certificat de
conversion à l'islam » pour toutes personnes converties qui souhaitent
pénétrer dans le « périmètre sacré » est nécessaire, et se fait lors
de la demande de visa « hajj » ou « omra » à l'ambassade
d'Arabie saoudite. Ce document est normalement délivré dans n'importe quelle
mosquée, après entretien et contrôle des connaissances. Ce document n'est pas
nécessaire lorsqu'on possède un nom et un prénom musulman. Il est préférable de
faire cette attestation auprès des grandes mosquées, ou à défaut, auprès des
associations.
Avant l’arrivée des premiers musulmans, la ville était connue sous le nom
de Yathrib, Lathrippa dans les textes du géographe grec Ptolémée
(14) (IIe siècle). C'était une importante agglomération
marchande dont les habitants faisaient des pèlerinages annuels à la
Mecque.
Yathrib abritait des tribus juives (Banu Qainuka’a, Banu Qurayza, Banu
Nadhir) et deux tribus arabes d’origine yéménite (Banu Aus et Banu Khazraj)
devenues dominantes vers le début du Ve siècle. Les Qurayza avaient, selon Ibn Khordadbeh
(15), été collecteurs d’impôts pour le shah durant la
domination perse du Hejaz. Selon Ibn Ishaq (16), deux de leurs
rabbins auraient persuadé un roi Himyarite (17) dont le
fils avait été tué par des habitants de Yathrib de ne pas exercer sa vengeance,
en lui révélant la venue future dans l’agglomération d’un prophète issu des
Quraych (18).
Vers la fin du Ve siècle, une rivalité s’éleva entre les Aus et les
Khazraj. Les Nadhir et les Qurayza se rangèrent aux côtés des premiers, les
Qainuka’a appuyèrent les seconds. Le point culminant du conflit fut la bataille
de Bu'ath (610). Abd-Allah ibn Ubayy (19), chef khazraj qui
avait refusé de prendre part aux luttes par souci d’impartialité, s’était attiré
une réputation de sage ; il semble avoir été l’un des personnages les plus
en vue avant l’arrivée de Mahomet.
En 622, Mahomet, apparenté aux Khazraj (20) par une
arrière-grand-mère, est invité à venir vivre à Yathrib. Il y émigre alors avec
les premiers musulmans. Cette migration est la Hijra (21),
point de départ du calendrier islamique (22). Il devient le
chef de Yathrib, qui prend semble-t-il vers cette période le nom de Médine,
« la ville ». Des habitants soutiennent les muhadjirs et deviennent
les ansars (23), premiers musulmans médinois. Selon Ibn Ishaq,
les communautés s’entendent sur une charte, la Constitution de Médine
(24), qui établit une alliance au sein d'une oumma
(25) entre les musulmans, les juifs et les autres, et
interdit, en particulier, l’alliance avec les Quarych. Néanmoins, les historiens
modernes doutent que tous les points de cette constitution datent de l’époque de
Mahomet.
Le conflit débute en 623 avec une première tentative d’attaque d’une
caravane mecquoise menée par Abu Sufyan ibn Harb (26). En 624
les Médinois capturent une cargaison et des prisonniers après la bataille de
Badr (27) ; les Mecquois prennent leur revanche l’année
suivante lors de la bataille de Uhud (28). En 627 a lieu la
bataille du Fossé (29). En 630 la Mecque se rend. En 632,
Médine devient la première capitale du califat.
Peu après la bataille de Badr, les Qainuka’a sont expulsés, pour manque de
respect envers une femme du parti musulman, selon la tradition islamique. Après
la bataille de Uhud, les Nadhir sont expulsés à leur tour car Mahomet les
soupçonne de vouloir l’éliminer, peut-être en représailles contre l’assassinat
du poète Ka'b ibn al-Ashraf (30), un de leurs chefs. Réfugiés à
Khaybar, ils seront attaqués et vaincus par les musulmans en 629 lors de la
bataille de Khaybar (31). Après la bataille du Fossé durant
laquelle ils auraient soutenu Abu Sufyan, les hommes Qurayza sont tués et les
membres de leur famille réduits en esclavage ou bannis.
Notes
(1) La province de Médine est une province d'Arabie saoudite. Elle
tire son nom de sa capitale Médine. Son gouverneur est le prince Abdelaziz ben
Majid, petit-fils du fondateur du royaume saoudien Abdulaziz ibn Saud.
(2) Le Hedjaz est une région du nord-ouest de l'actuelle Arabie
saoudite ; sa principale ville est Djeddah, mais la cité la plus connue est
La Mecque, ainsi que Médine.
Cette région fut contrôlée tour à tour durant la majeure partie de son
histoire par les puissances régionales, l'Égypte ou l'Empire ottoman ; elle
fut néanmoins brièvement indépendante au début du XXe siècle, lorsqu'elle se souleva contre l'Empire
ottoman lors d'une rébellion encouragée par Lawrence d'Arabie durant la Première
Guerre mondiale. Husseyn ibn Ali, chérif de la Mecque, proclama son indépendance
en 1916.
En 1924-1925, l'autorité du chérif fut renversée par les ibn Saoud, régnant
sur la nation voisine du Nejd. Cette annexion permit la création de l'Arabie
saoudite moderne en 1932.
(3) Al-Masjid Al-Nabawi est la deuxième mosquée la plus
sainte de l'islam après Masjid al-Haram à La Mecque ; la mosquée d'Al-Aqsa
(à côté du Dôme du Rocher, à Jérusalem) est la troisième plus sainte de l'islam.
La mosquée originale a été construite par Mahomet. Les califes suivants ont
augmenté la taille et amélioré la décoration de la mosquée. L'originale n'était
pas grande et ne représentait qu'une petite partie de l'actuelle. La taille de
la mosquée a été considérablement augmentée depuis la formation de l'Arabie
saoudite. La dernière rénovation a eu lieu sous le roi Fahd.
(4) Abû Bakr de son vrai nom `Abdallah (serviteur de Dieu)
Atîq (le libéré) “as-Siddîq” (le véridique) ben Abî Quhâfa Abû Bakr,
Abû Bakr ou Aboubéker surnommé par les sunnites as-Siddîq,
est un dirigeant religieux, politique et militaire arabe, le premier homme à
avoir embrassé l'islam après Khadija, la première femme du prophète de l'islam.
Il était le beau-père de Mahomet (père d'Aïcha). Il est né à La Mecque vers 573
et mort à Médine en 634. Il fut le premier calife de l'islam, de 632 à
634.
Son nom signifie "le père de l'ainé" : il aurait possédé un nombre
important de chameaux dont il prenait grand soin. Son nom est à l'origine des
noms Boubaker, Boubakeur (Afrique du Nord) et Boubacar (Afrique noire). Son
surnom est As-Siddîq (le véridique).
(5) Abû Hafs 'Omar ibn al-Khattab ibn Nufayl al-Qurachî al-'Adawî, Omar
ibn al-Khattâb, Omar ou Omar Ier surnommé Al-Fârûq
fut un compagnon du prophète de l'islam, Mahomet. Il devint le deuxième calife
de l'islam en succédant à Abu Bakr en 634. Il faisait partie du clan Banu `Ad de
la tribu Quraych. Il est mort assassiné le 4 novembre 644, `Uthman lui a
succédé.
(6) La Mecque ou La Mekke est une ville de l'ouest
de l'Arabie saoudite non loin de la charnière séparant le Hedjaz de l'Asir, à 80
km de la mer Rouge et capitale de la province de Makkah. Elle abrite la
Kaaba au cœur de la mosquée Masjid Al-Haram, ce qui en fait la
ville sainte la plus sacrée de l'islam. Ethniquement diverse, la ville est aussi
cosmopolite lors du hajj, bien qu'elle soit fermée aux non-musulmans.
(7) Le hajj est pour les musulmans le pèlerinage aux lieux saints de
la ville de La Mecque en Arabie saoudite. C’est entre le 8 et le 13 du mois
lunaire de Dhû al-hijja qu’a lieu le grand pèlerinage à La Mecque, le cinquième
pilier de l’islam.
Le hâj ou hâjjî désigne aussi toute personne qui a fait
ce pèlerinage. Il est alors accolé au nom de la personne, comme marque
honorifique, quand on s'adresse à elle.
Al-hajj est le titre de la sourate XXII du Coran.
Dhû al-hijja douzième mois de l'année musulmane au cours duquel se
fait le grand pèlerinage.
(8) La mer Rouge est une mer intracontinentale du bassin
Indo-Pacifique entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient d’une superficie
d’environ 450 000 km². C'est
une mer importante qui permet aux navigateurs venant d'Asie du sud, de l'est et
du Sud-Est, ainsi que d'Océanie de ne pas être obligés de faire le tour de
l'Afrique pour arriver en Europe.
(9) Les Omeyyades ou Umayyades sont une dynastie de califes
qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur
ancêtre ʾUmayya, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu
de Qurayš, qui domine La Mecque au temps de Mahomet.
Succédant au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, ils prennent Damas comme capitale
et fondent le Califat omeyyade, qui devient le plus grand État musulman de
l'Histoire. Renversés par les Abbassides, ils fuient en Andalousie et fondent un
nouvel État à Cordoue.
(10) Al-Walid ben Abd al-Malik ou Al-Walid Ier (668 - 715) fut le sixième calife omeyyade. Il était
le fils aîné d'`Abd al-Malik et lui succéda en 705. Son frère cadet Sulayman lui
succéda à sa mort en 715
Comme son père il continua à faire confiance à Al-Hajjaj pour agrandir son
empire. Il fut payé en retour par la conquête de la Transoxiane, du Sind et de
la péninsule Ibérique. Al-Hajjaj avait pour rôle de choisir les généraux aptes à
mener ces campagnes victorieuses. Il avait lui-même conduit une campagne
victorieuse contre Abd Allah ben az-Zubayr au cours du règne d'`Abd
al-Malik.
(11) La mosquée de Quba, aux abords de Médine en Arabie saoudite,
est la première mosquée à avoir été construite, juste après l'exil (hégire) du
prophète de l'islam Mahomet et de ses compagnons. Mahomet aurait passé plus de
vingt nuits dans ce lieu de prière.
(12) Al-Achraf Sayf ad-Dîn Qa’it Bay (né autour de
1416/18-1496) fut sultan mamelouk de la tour (burjites) d'Égypte de 1468 à 1496.
C'est le règne le plus long pour un sultan mamelouk de la tour. Ce long règne
lui a permis de stabiliser l’économie et de consolider les frontières avec
l’empire ottoman au nord du sultanat. Son souvenir reste celui d’un grand
bâtisseur : Il a laissé son empreinte dans l’architecture de La Mecque,
Médine, Jérusalem, Damas, Alep, Alexandrie, et dans tous les quartiers du
Caire.
(13) Le mot harām a deux sens en arabe et dans le monde
musulman. D'un côté il signifie l'interdiction (harām). De l'autre il
signifie sacré : le territoire autour des deux villes saintes de La Mecque
et de Médine est sacré donc interdit aux non musulmans. La mosquée de la Mecque
est appelée la « Mosquée Sacrée », la Kaaba est la « Maison
sacrée ».
En arabe, le terme harām est l'opposé de halāl.
Le mot harem vient de la même racine arabe : l'épouse est
sacrée et interdite à tout autre que son époux, le harem est un lieu interdit où
séjournent les épouses.
Dans une mosquée la salle de priére est désignée sous le nom de el
haram.
(14) Claudius Ptolemaeus, communément appelé
Ptolémée (Ptolémaïs de Thébaïde (Haute-Égypte) vers 90 - Canope vers 168)
était un astronome et astrologue grec qui vécut à Alexandrie (Égypte). Il est
également l’un des précurseurs de la géographie. Sa vie est mal connue. Son
cognomen (surnom) Ptolémée semble indiquer des origines
gréco-égyptiennes, et son nomen (nom) Claudius une citoyenneté romaine.
Son praenomen (prénom) est inconnu.
Ptolémée fut l’auteur de plusieurs traités scientifiques, dont deux ont
exercé par la suite une très grande influence sur les sciences occidentales et
orientales. L’un est le traité d’astronomie, qui est aujourd’hui connu sous le
nom d’Almageste. L’autre est la Géographie, qui est une discussion
approfondie sur les connaissances géographiques du monde gréco-romain.
L’œuvre de Ptolémée est un sommet et l’aboutissement d’une longue
évolution. Avec l’œuvre d’Aristote, c’est essentiellement à travers elle,
transmise à la fois par les Arabes et les Byzantins, que l’Occident redécouvrira
la science grecque au Moyen Age et à la Renaissance, laissant leurs
prédécesseurs dans l’obscurité. Pourtant Ptolémée ne manque pas de faire
abondamment référence à ceux-ci dans ses écrits.
(15) Abu'l Qasim Ubaid'Allah ibn Khordadbeh (vers 820-912)
est un géographe et bureaucrate musulman du IXe siècle.
Ibn Khordadbeh est le fils d'une riche famille perse du nord de l'Iran. Il
fut nommé "Directeur des Postes et de la Police" de la province de Jibâl au
nord-ouest de l'Iran sous le calife abbasside al-Mutammid (en poste entre 869 et
885). Sous ce titre, ibn Khordadbeh servit en tant que chef des postes et espion
en chef du calife.
Vers 870, ibn Khordadbeh écrivit al-Kitab al Masalik w’al Mamalik
(Livre des Routes et des Royaumes). Dans ce livre, ibn Khordadbeh
décrivit les différents peuples et provinces du califat abbasside. C'est une des
seules sources qui décrit l'activité des Radhanites, des marchands juifs.
(16) Abû `Abd Allah Muhammad ben Ishâq ben Yasâr ben Khyâr
ou simplement Ibn Ishaq était un historien traditionaliste musulman arabe
(Médine vers 704-Bagdad vers 767). Il est connu pour avoir rédigé la première
« biographie du prophète » Mahomet appelée sîra. Cette biographie ne
nous est parvenue que sous la forme de la version remaniée par Ibn Hichâm connue
sous le nom de Biographie du messager de Dieu, Muhammad ben `Abd Allah ou
La biographie du prophète ou Biographie due à Ibn Hichâm.
(17) Himyar est un royaume antique du Yémen qui connut son
apogée au début du Ier siècle en constituant un Empire qui contrôlait une
grande partie de l'Arabie méridionale. Ses habitants sont appelés
Himyarites ou parfois Homérites.
(18) Les Quraychites, Qorayshites ou Koraïchites sont
les descendants de Quraych, le terme signfie littéralement en arabe
« petit requin », un assez lointain ancêtre appelé aussi Fihr.
Ils appartiennent au groupe des Arabes du Nord (ou Arabes
arabisés) qui se disaient descendants d'Adnan et par lui d'Ismaël. Six
générations après Quraysh, Qusay parvient à les fédérer et à prendre à la
tribu qahtani des Khuza'a - selon la tradition grâce à une alliance matrimoniale
- le contrôle de La Mecque, de ses puits et du pèlerinage autour de la
Kaaba.
Qusay est le père de ‘Abd Manaf, grand père de Hâchim, bisaïeul de `Abd
al-Muttalib, trisaïeul de `‘Abdullah, ce dernier étant le père de Mahomet.
Un hadith dit que tous les califes doivent descendre des Quraychites:
« Abd Allah ben `Umar, rapporte: Le Messager de Dieu disait: Le
califat restera parmi les Quraych même s'il ne reste que deux personnes sur
terre ».
Les deux premiers califes : Abû Bakr et `Omar n'ont pas été choisis
dans la descendance de Qusay, mais sont néanmoins du clan quraychite. Le
troisième `Uthman et tous les suivants sont tous descendants de Qusay. On peut
se poser la question pour les califes turcs Ottomans.
Les plus farouches adversaires de Mahomet se sont recrutés parmi les
Quraychites. Un de ses oncles Abû Lahab qui fait l'objet de la condamnation
divine dans la sourate CXI La corde. Un autre adversaire déclaré est Abû
Sufyân qui se convertit à l'islam au moment de la prise de la Mecque par les
troupes musulmanes. Son fils Mu`âwîya sera le premier calife héréditaire,
fondateur de la dynastie Omeyyade.
Le 15 mars 624, le clan mecquois des Quraychites, qui avait contraint
Mahomet à l'exil vers Médine deux ans auparavant, est défait par la petite
troupe de Mahomet à la bataille de Badr, première bataille victorieuse de
l'islam, devenue mythique.
Le clan de Mahomet porte le nom de Hâchim (Hachémites), les souverains
jordaniens revendiquent cette ascendance.
(19) Abd-Allah ibn Ubayy, appelé aussi ibn Salûl en
référence à sa mère, était un des principaux chefs de la tribu des Banu Khazraj
de Yathrib, la future Médine. Il se convertit à l'islam peu après l'arrivée de
Mahomet à Yathrib. Selon Ibn Ishaq et Tabarî, Mahomet se méfie de lui,
suspectant la sincérité véritable de cette conversion, et, selon la tradition,
il est l'un des principaux "hypocrites" (Munafîqûn).
Lors de ce que Ibn Ishaq appelle « L'affaire de Banû Qaynuqa »,
en fait l'expulsion en l'an II de la première des trois tribus juives de
Yathrib, en tant que chef des Banu Khazraj dont les Banu Qaynuqa sont les
"clients" (voir Tribus musulmanes et juives de Yathrib), Abd-Allah ibn Ubayy
intervient vigoureusement auprès de Muhammad, faisant valoir qu'il ne veut pas
que soient anéantis « en une seule matinée quatre cents hommes sans
cuirasses, et trois cents hommes cuirassés ». Allant jusqu'à menacer
Muhammad, il obtient finalement satisfaction : « Alors, l'Envoyé
d'Allâh lui répondit : « Ils sont à toi ! »
Au cours de la Bataille de Uhud, an II, un différend sur la stratégie
oppose Abd-Allah ibn Ubayy à Mahomet, le premier préconisant une stratégie
défensive et unitaire (incluant les Juifs) des Médinois à l'intérieur de la
cité. La défaite à Uhud, son avis n'ayant pas été entendu, lui permet de se
prévaloir d'une compétence indéniable en matière militaire.
On le retrouve lors de l'expédition contre les Banu Nadir, an IV, où il
soutient ceux-ci lors du siège qu'organise Mahomet, passant le message aux
assiégés : « Je suis prêt à vous soutenir avec deux mille
hommes. »
Lors de la cabale contre Aïcha, Abd-Allah ibn Ubayy est l'un des principaux
accusateurs et l'incident achève de le discréditer et de lui enlever toute
influence politique.
En l'an V (juin 626), à propos de femmes capturées destinées à être rendues
contre rançon, mais dont certaines particulièrement belles sont convoitées pour
usage personnel, le ton monte entre Abd-Allah ibn Ubayy et Mahomet. Le premier,
avant la venue de Mahomet à Médine, voyait une belle carrière de chef devant
lui, ambitions désormais contrariée. Mahomet envisage de le faire assassiner, le
propre fils d'ibn Ubayy, musulman très dévoué, se propose d'effectuer la
besogne, mais Mahomet, la raison parlant plus haut, calme sa propre
colère.
Peu après le retour de Mahomet, malade, de la Bataille de Tabuk, Abd-Allah
ibn Ubayy meurt en 631. Mahomet suit l'enterrement et prie sur sa tombe.
(20) Les Banû al-Khazraj ou Banû Khazraj étaient une tribu
arabe de l'ère médinoise.
Comme les Banû Aws, les Banû Khazraj appartenaient aux arabes du sud
ou yéménites, issus de la descendance de Qahtan dont la célébrité tient
surtout au rôle que ses membres ont joué auprès de Mahomet pendant la période
médinoise.
(21) L'Hégire désigne la journée du 9 septembre 622 où se
produit le départ des premiers compagnons de Mahomet de La Mecque vers l'oasis
de Yathrib, ancien nom de Médine.
Le terme signifie en arabe « émigration » ; le sens de
« rupture de liens » est parfois rencontré. Cet événement crée une
rupture fondamentale avec la société telle qu'elle était connue des Arabes
jusqu'alors. Mahomet vient en effet de rompre un modèle sociétal établi sur les
liens du sang (organisation clanique), vers un modèle de communauté de croyance.
Dans ce nouveau modèle où tout le monde est censé être « frère », il
n'est plus permis de laisser à l'abandon le démuni ou le faible, comme cela
était le cas avant. Les clans puissants de La Mecque vont tout faire pour
éliminer cette nouvelle proposition de société diminuant leur pouvoir.
De par l'importance de cet évènement, le calendrier musulman démarre à
cette date, car c'est à cette date que l'oumma, la communauté musulmane, naît
officiellement.
(22) Le calendrier musulman ou calendrier hégirien
(hijri) est un calendrier lunaire, basé sur une année de 12 mois lunaires
de 29 à 30 jours chacun (pour être précis : 29,53059 jours solaires). Une
année hégirienne est donc plus courte qu’une année grégorienne d’environ onze
jours.
L'année actuelle est 1431 de l'hégire, allant du soir du 17 décembre
2009 au soir du 6 décembre 2010 environ.
(23) Le mot d'origine arabe ansâr désigne les compagnons du
prophète de l'islam, Mahomet, originaires de Yathrib (Médine), pour les
distinguer des muhâjirûn mecquois s'étant expatriés de La Mecque pour rejoindre
Mahomet.
À l'époque préislamique, la ville de Médine s'appelait encore Yathrib.
C'était un groupe de hameaux situés dans une oasis fertile. Deux tribus arabes,
les Banû Aws et les Banû Khazraj, venues du Yémen, y exerçaient la prépondérance
sur trois tribus juives établies dans l'oasis. Mahomet fait adopter aux
habitants de cette ville la Constitution de Médine, définissant les relations
entre les musulmans et les non-musulmans. Mais au sein des musulmans il reste
une distinction entre Mecquois (muhajirûns) et Médinois
(ansârs).
Les rivalités entre ansârs et muhajirûns vont avoir un
maximum au moment du choix du premier calife. Après la mort de Mahomet en 632
« Le corps du Prophète n'était pas encore lavé, que déjà la dissension
s'élevait à Médine ». Abû Bakr, Abû `Ubayda et `Umar sont allés rencontrer
les ansârs au nom des mecquois. Abû Bakr fit valoir que Mahomet avait dit que
« La fonction de présider revient aux Quraychites ». Un hadith vient
confirmer cette affirmation : « `Abd Allah ben `Umar rapporte :
Le Messager de Dieu disait: Le califat restera parmi les Quraych même s'il ne
reste que deux personnes sur terre ».
Dans certains noms de personnes on retrouve la nisba
« al-Ansarî » qui signifie que la personne a été un véritable
ansâr contemporain de Mahomet, ou qu'il se revendique de la descendance d'un tel
personnage.
(24) Le texte connu sous le nom de constitution de Médine, appelée
également charte de Médine est tiré du livre d'Ibn Ishaq, dans lequel il
figure sous le titre : « Le pacte entre les Émigrés et les Ansars et
la réconciliation avec les juifs ». Pour de nombreux historiens, ce texte
est composite, constitué de différents pactes entre tribus contractés à
différentes dates, il n'a rien d'une constitution.
(25) Oumma ou umma désigne la communauté des
musulmans au-delà de leur nationalité, de leurs liens sanguins et de la
parcellisation des pouvoirs politiques qui les gouvernent. Elle nait avec
l'hégire en 622, quand les premiers fidèles renoncent à l'organisation clanique
qui prévaut jusque-là, pour une communauté de foi. Cette notion d’oumma ne
parvient cependant pas toujours à transcender les clivages dus aux hétérodoxies
et aux rivalités ethniques et politiques.
La première rupture de l'oumma date de 910 lorsque le fatimide ‘Ubayd Allah
al-Mahdi se proclame calife contre le calife abbasside de Bagdad. Deux logiques
de succession s'opposent alors : d'un côté, chez les Fatimides, le calife
doit être un descendant d'Ali et de Fâtima (école aristocratique), de l'autre
ceux qui veulent un calife descendant du clan quraychite. Cette division
recouvre exactement la rupture plus ancienne entre chiites et sunnites au moment
de désigner le premier calife : d’un côté Ali, gendre et fils adoptif de
Mahomet, et de l’autre Abû Bakr, beau-père de Mahomet, mais parent assez
lointain. Dans cette querelle, les kharijites refusent tout caractère dynastique
au titre de calife, celui-ci devant être choisi (élu) comme le meilleur parmi
les musulmans.
Le califat s’est maintenu sous la forme ottomane jusqu’en 1924, année où
Mustafa Kemal Atatürk l'abolit.
Aujourd'hui le terme est largement repris par des mouvements
politico-religieux panislamiques comme les Frères musulmans.
Depuis le début du XXe siècle, il a été repris par les différents
nationalismes du monde arabe pour désigner la nation, son origine religieuse
devenant alors moins importante.
(26) Abû Sufyân ibn Harb est l'un des plus éminents
dirigeants de la tribu quraychite. Cousin éloigné de Mahomet, il fut longtemps
un de ses adversaires les plus résolus. Il est mort en 652. Il est le petit fils
de Umayya et le père du premier calife omeyyade Mu`âwîya.
(27) La bataille de Badr est la première bataille victorieuse des
Arabes musulmans. C'est la revanche de Mahomet contre le clan quraychite qui
l'avait contraint à l'exil vers Médine, et eut lieu le 17 mars 624. Ce fut une
grande victoire pour les musulmans. Les Quraych auront leur revanche un an plus
tard lors de la bataille de Uhud (625).
(28) La bataille de `Uhud ou de `Ohod est une bataille entre
les musulmans et le clan mecquois des Quraychites sur le mont `Uhud près de
Médine en 625.
Mahomet avait pris une revanche sur ses compatriotes mecquois lors de la
bataille de Badr (624). Il avait remporté une victoire « avec l'aide des
anges ».
« Il vous a donné la victoire à Badr alors que vous étiez faibles.
Craignez-le et rendez grâce. »
Ce succès fit beaucoup pour la réputation de Mahomet comme chef de guerre
grâce au butin qu'elle rapporta. Ce succès fut attribué à l'aide divine apportée
aux musulmans contre les Quraychites.
La bataille de Uhud est au contraire une défaite. Certains Médinois dirent
alors que s'ils étaient restés retranchés au lieu d'aller à la bataille le
combat aurait été victorieux. Mahomet leur répond que les desseins de Dieu ne
peuvent être contrariés et que s'ils devaient mourir c'était la destinée que
Dieu leur avait fixée.
(29) En 627, la bataille du fossé est un des épisodes de la guerre
entre le prophète de l'islam, Mahomet, exilé à Médine, et les habitants de La
Mecque qui l'avaient contraint à l'exil en 622. Elle est aussi appelée
bataille de la tranchée, ou bataille des coalisés, ce dernier nom
se réfère à la sourate XXXIII intitulée Les Coalisés qui prophétise le
déroulement et l'issue de la bataille.
(30) Ka'b ibn al-Ashraf
(? - 624), poète et l'un des chefs de la tribu juive de Médine Banu Nadir,
s’opposa à Mahomet après la bataille de Badr. Son assassinat sur ordre du
Prophète fut suivi de l’expulsion de sa tribu.
Né d’une mère de la tribu Banu Nadir et d'un père arabe, il suivait la
religion de sa mère.
Mécontent de l’exécution sur ordre de Mahomet de membres des Quraych
capturés à la bataille de Badr, Ka'b ibn al-Ashraf se serait rendu à La Mecque
pour manifester son soutien à cette tribu, établissant selon certaines sources
une alliance avec Abu Sufyan en contravention de la constitution de Médine. Il
aurait envisagé d’éliminer le Prophète. Selon al-Zamakhshari, al-Tabarsi,
al-Razi et al-Baydawi, ce serait l’archange Gabriel qui aurait informé le
prophète de ses agissements.
On lui aurait aussi reproché un poème érotique ayant pour sujet des femmes
du parti musulman.
Mahomet ayant commandité l'assassinat de Ka'ib ibn al-Ashraf, Muhammad ibn
Maslama se porta volontaire. Avec quatre complices, dont un frère adoptif d’Ibn
al-Ashraf, Muhammad ibn Maslama a attiré Ka'ib ibn al-Ashraf hors de ses murs
une nuit de pleine lune sous prétexte d’une négociation.
Les Banu Nadir furent peu après attaqués et expulsés ; ils se
réfugièrent à Khaybar, mais y furent poursuivis et vaincus par les musulmans en
628 ou 629, lors de la bataille de Khaybar.
(31) La Bataille de Khaybar ou Khaïbar a opposé, lors de la
septième année de l'Hégire (628-629), Mahomet et ses fidèles aux Juifs vivant
dans l'oasis de Khaybar, située à 150 kilomètres de Yathrib, actuelle Médine,
dans la partie nord-ouest de la péninsule arabique, actuellement en Arabie
saoudite. La ville était assez riche, bien fortifiée et majoritairement peuplée
de juifs avant cette expédition, qui devint le symbole de la victoire musulmane
sur les juifs.
Les juifs vaincus furent réduits au servage. Ils se rendirent et durent
payer une rançon à Mahomet et donner toutes leurs terres à des musulmans. Les
troupes de Mahomet décapitèrent Huyayy ibn Akhtab de la tribu des Banu Nadir.
Mais le restant des habitants juifs de Khaybar furent épargnés. Les juifs
continuèrent à vivre dans l'oasis pendant encore plusieurs années, jusqu'à leur
expulsion par le calife Omar. Les taxes imposées aux juifs vaincus servit de
précédent pour le paiement d'un impôt appelé jizya par les dhimmi
se trouvant dans un état musulman - impôt qui s'explique par le non paiement de
l'impôt que les musulmans payent, la zakat, et la confiscation des terres
appartenant aux non-musulmans au profit de l'Oumma (communauté des
musulmans).